L’auteur-compositeur et chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly a exprimé son souhait de voir la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire se dérouler dans un esprit d’inclusivité, appelant à la justice et à l’égalité pour préserver la stabilité du pays. L’échéance électorale est prévue pour octobre prochain.
Installé au Mali depuis plusieurs années, l’artiste engagé a rappelé les conséquences dramatiques de l’exclusion politique dans l’histoire récente de la Côte d’Ivoire. « Je suis pour la non-exclusion des candidats. Quand on regarde l’histoire de notre pays, c’est l’exclusion qui a été à l’origine de nombreux conflits », a-t-il déclaré dans un entretien accordé à un de nos confrères.
Il pointe notamment les frustrations générées par l’éviction de certaines figures politiques du processus électoral. « Le fait d’empêcher certaines personnes de se présenter a engendré une rébellion, puis une grave crise post-électorale », a-t-il ajouté.
Revenant sur la situation actuelle, Tiken Jah Fakoly estime que la Côte d’Ivoire, autrefois affaiblie par les violences, s’est relevée. « Aujourd’hui, le pays est debout, c’est l’un des plus dynamiques de l’Afrique de l’Ouest. Pour maintenir cette stabilité, il faut impérativement garantir la justice et l’égalité », a-t-il affirmé.
Le reggaeman a par ailleurs salué l’exemple démocratique sénégalais. « Je souhaite que les juges en Côte d’Ivoire fassent preuve d’indépendance comme ceux du Sénégal, et que le peuple se mobilise au-delà des clivages religieux pour contraindre les hommes politiques à le respecter », a-t-il lancé.
Tiken Jah Fakoly appelle les Ivoiriens à penser aux générations futures. « Il faut leur léguer une Côte d’Ivoire stable, développée et paisible », a-t-il insisté.
Installé au Mali depuis 2003, le chanteur explique ce choix par l’accueil chaleureux reçu dans ce pays. « J’y ai été bien accueilli. Je me sens chez moi. Même après mon retour d’exil en 2007, j’ai préféré rester au Mali parce que je m’y sens à l’aise », confie-t-il.
Évoquant son mode de vie, il affirme préférer la simplicité. « Je ne veux pas vivre comme une star. J’aime aller à la boutique, marcher dans la rue. Les gens me saluent, prennent des photos, c’est tout », raconte-t-il.
Considérant qu’il est « trop politisé » pour vivre sereinement en Côte d’Ivoire, l’artiste justifie aussi son attachement à l’Afrique par sa volonté de rester proche des réalités du continent. « Contrairement à d’autres artistes partis au Canada, aux États-Unis ou en France, j’ai choisi de rester ici. Le reggae est la voix du peuple, et pour parler du peuple, il faut vivre avec lui. C’est ce qui m’inspire », conclut-il.
Article écrit par : Aminata Gueye.
Mis en ligne : 17/05/2025
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