L’inaction de l’État coûte des milliards : Riz et Noix de cajou, trésors gaspillés - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Agriculture | Par Coumba Sagna | Publié le 18/05/2025 04:05:30

L’inaction de l’État coûte des milliards : Riz et Noix de cajou, trésors gaspillés

Pendant que les décideurs sénégalais se perdent dans des plans de développement sans résultats concrets, le potentiel du riz et de la noix de cajou au Sénégal est méthodiquement étouffé par l’inaction. Ces deux filières agricoles pourraient pourtant servir de leviers puissants pour notre autonomie alimentaire et notre indépendance économique.

Mais elles sont reléguées au rang de simples vitrines statistiques, sacrifiées sur l’autel de l’importation et de la dépendance étrangère. Ce scandale silencieux doit être dénoncé avec force.

Prenons le riz, par exemple. Malgré une progression notoire de la production ces dernières années, le potentiel du riz au Sénégal reste gravement sous-exploité. Pourquoi continuer à importer plus d’un million de tonnes de riz par an quand nous pouvons produire mieux et localement ? L’État préfère enrichir les filières asiatiques plutôt que de structurer et moderniser les rizeries sénégalaises. Ce choix politique, c’est une forme de trahison des producteurs locaux et une soumission volontaire aux marchés internationaux.

Quant à la filière de la noix de cajou au Sénégal, elle incarne parfaitement le paradoxe du pays : une production qui grimpe, une transformation qui stagne. Produire 160 000 tonnes pour n’en transformer que 3 %, c’est accepter de rester un fournisseur brut pour les usines étrangères. Pendant que le Vietnam capte toute la valeur ajoutée, nos paysans restent coincés dans un système de précarité. Le potentiel de la noix de cajou au Sénégal est immense, mais il ne sera jamais exploité sans une politique industrielle courageuse et cohérente.

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Ces deux filières sont victimes des mêmes maux : infrastructures déficientes, absence de financements ciblés, désorganisation chronique, fiscalité dissuasive. Tant que l’on ne mettra pas en œuvre une stratégie ambitieuse de transformation locale, le potentiel du riz et de la noix de cajou au Sénégal restera un slogan vide, sans impact réel sur l’économie nationale. Ce n’est pas une question de moyens, c’est une question de choix. Et ceux qui dirigent ont clairement choisi la stagnation.

Il est temps de rompre avec cette logique absurde. Il est temps de faire des filières riz et noix de cajou au Sénégal des piliers structurants de notre souveraineté. Pour cela, il faut investir dans la transformation, protéger le producteur local, rationaliser les chaînes de valeur et mettre fin à cette dépendance suicidaire aux importations. Le pays ne se développera jamais en vendant ses richesses brutes et en achetant des produits transformés au prix fort. Il est urgent de se réveiller.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Oumar Ba.
Mis en ligne : 18/05/2025

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