« Il a tué ma fille » : Le calvaire d’une femme  - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Confidence | Par Coumba Sagna | Publié le 19/05/2025 11:05:50

« Il a tué ma fille » : Le calvaire d’une femme 

Cela faisait sept ans que nous formions une famille. Sept ans de rires, de disputes, de routines et de complicité. Aujourd’hui, tout s’est écroulé. Mon mari, l’homme que j’aime, est derrière les barreaux depuis six mois. Accusé d’avoir tué ma fille aînée. Comment en est-on arrivé là ? Je m’appelle Mxxx, j’ai 44 ans, et cette histoire est un nœud de douleur que je ne parviens pas à défaire.

Ce soir-là, j’étais de garde à l’hôpital. Infirmière dévouée, j’avais l’habitude des urgences, mais pas de celles qui frappent à la porte de sa propre vie. Ma fille, 22 ans, profitait souvent de nos absences pour sortir, traîner, rentrer à l’aube. Nous avions maintes fois discuté, grondé, menacé. Rien n’y faisait. Ce jour-là, elle ignorait que son père adoptif mon mari rentrerait plus tôt d’une mission.

Il l’a attendue dans le salon, furieux. À 4 heures du matin, elle a franchi la porte, ivre, en talons. Une gifle. Un mouvement de fuite. Un glissement. Sa tête a heurté le sol avec un bruit sourd. Quand mon mari l’a emmenée à l’hôpital, il était trop tard.

Je ne défends pas l’indéfendable : il a frappé, elle est morte. Mais je connais mon mari. Ce n’était pas un monstre. Il élevait nos quatre enfants les trois nôtres et ma fille aînée avec la même rigueur, la même colère parfois. Pas de distinction. Juste une autorité maladroite, trop brute. Une erreur.

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Le père biologique de ma fille, lui, refuse toute nuance. L’alcoolique que j’ai quitté autrefois, celui que même sa fille fuyait, brandit aujourd’hui son statut de victime. Il a des relations, des rancœurs. Et il obtient justice.

Mon mari me manque. Nos enfants pleurent leur père. Je sais qu’il paie pour un geste irréparable, mais aussi pour les fantômes de notre passé. Comment faire pour qu’il sorte ? Dois-je plaider l’accident ? L’implorer, lui, l’ex-mari vengeur, pour qu’il retire sa plainte ?

Je vis avec un paradoxe insoutenable : comment aimer autant celui qui a brisé ma propre chair ? La société me jugera. Mais qui comprendra ce vide, cette famille en lambeaux qui, malgré tout, veut se reconstruire ?

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 19/05/2025

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2 commentaires
. Ahmed :
Rien ne justifie la violence, même dans un moment de colère. La victime ne reviendra jamais.
Le 2025-05-19 15:14:21
Sarah
Un témoignage bouleversant, plein de douleur et de sincérité. Ça fait réfléchir sur la complexité de l’amour et de la perte.
Le 2025-05-19 15:14:01

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. Ahmed :
Rien ne justifie la violence, même dans un moment de colère. La victime ne reviendra jamais.
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Sarah
Un témoignage bouleversant, plein de douleur et de sincérité. Ça fait réfléchir sur la complexité de l’amour et de la perte.
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