Quand les États-Unis dansent avec les djihadistes : Fin des sanctions sur la Syrie - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - International | Par Maimouna | Publié le 19/05/2025 03:05:11

Quand les États-Unis dansent avec les djihadistes : Fin des sanctions sur la Syrie

Le monde ne s’embarrasse plus de masques. Hier honni, Ahmed al-Charaa est aujourd’hui accueilli en grande pompe par Donald Trump, dans un théâtre diplomatique orchestré à Riyad par Mohammed ben Salmane et Recep Tayyip Erdogan. Que vaut encore la mémoire des 500 000 morts syriens quand un simple mot d’ordre géopolitique efface en un jour quarante années de sanctions ?

La scène est surréaliste, mais elle est surtout révélatrice : les droits humains n’ont jamais pesé face aux intérêts des puissants. Ce qui est en jeu ici, ce n’est pas la paix, c’est l’accès aux ressources, la sécurisation d’alliances stratégiques et la réhabilitation d’un ancien chef de guerre devenu fréquentable.

L’hypocrisie est totale. Jusqu’à récemment, la tête d’al-Charaa était mise à prix pour ses liens avec une organisation toujours considérée comme terroriste par les États-Unis eux-mêmes. Mais dans ce nouveau monde où les crimes de guerre peuvent s’acheter une respectabilité, il suffit d’un costume bien taillé, d’un discours sur la « modération » et de quelques concessions sur Israël pour redevenir fréquentable. Les peuples qui ont subi, résisté, enterré leurs enfants ou fui leur pays ne comptent plus. Ils ne sont qu’un décor, une variable d’ajustement dans les négociations entre empires.

Pendant que la Syrie est réhabilitée au nom du « pragmatisme », Cuba continue de suffoquer sous un embargo de plus de 60 ans. Pourquoi ? Parce que La Havane n’a jamais accepté de se plier aux injonctions impérialistes. Parce que le peuple cubain a le tort de vouloir son indépendance sans alignement ni compromission. On punit ceux qui résistent, on récompense ceux qui rentrent dans le rang. Le message est clair : si vous tuez, torturez, mais finissez par coopérer, tout vous sera pardonné. Si vous restez dignes, vous serez écrasés.

Article Similaire

On ne peut pas parler de justice internationale lorsque la mémoire des victimes est piétinée au nom du gaz, du pétrole ou des deals d’armement. La levée des sanctions contre la Syrie n’a rien d’un geste humanitaire. Elle est une opération cynique, un échange de faveurs entre hommes d’affaires déguisés en chefs d’État. Le « modéré » Al-Charaa n’est qu’un pion dans un échiquier dominé par ceux qui voient le Moyen-Orient comme un gigantesque marché à reconquérir. Pendant ce temps, les civils, eux, continuent de mourir sous les bombes israéliennes ou dans des camps de réfugiés oubliés.

Il faut dire les choses comme elles sont. Ce qui s’est joué à Riyad n’est pas une avancée diplomatique, c’est une farce morbide. On ne peut pas normaliser un homme sans normaliser ses crimes. Et quand ceux qui prétendent défendre la démocratie pactisent avec des figures issues du djihadisme, le mot démocratie lui-même perd tout sens. Face à cette mascarade, il est du devoir des peuples libres, des journalistes intègres, des militants sincères de dénoncer sans relâche cette géopolitique de la compromission, cette diplomatie de la honte.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Baye Diop.
Mis en ligne : 19/05/2025

La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.


Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Copyright © 2023 www.notrecontinent.com

To Top