Les quotidiens parvenus ce mardi à NotreContinent font largement écho des dernières évolutions judiciaires concernant d’ex-hauts responsables gouvernementaux, poursuivis pour des infractions financières présumées dans le cadre de la gestion des fonds Force Covid-19 et pour des faits de corruption.
Sud Quotidien ouvre sur l’inculpation de Salimata Diop, ancienne ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants. « L’ancienne ministre (…) a été inculpée et placée sous contrôle judiciaire hier, lundi 19 mai, par la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice dans le cadre de la procédure judiciaire relative à la gestion des fonds Covid-19 », rapporte le journal.
Entendue en présence de ses avocats, Salimata Diop, plus connue sous le nom de Ndèye Saly Diop, était poursuivie pour des dépenses jugées injustifiées d’un montant de 52.233.300 F CFA. Elle a évité la détention provisoire en versant une caution de 57 millions F CFA à la Caisse des dépôts et consignations (CDC), ajoute le quotidien.
Dans le même sillage, L’As titre : « Ndèye Saly Diop cautionne et échappe à la prison ». La publication précise que l’ex-ministre a évité un mandat de dépôt grâce à son cautionnement, bien que mise en examen.
Les Échos confirme la mise sous contrôle judiciaire de l’ancienne ministre. « Même si elle estime qu’on lui a fait du tort, la famille de Salimata Diop (…) doit être soulagée. Convoquée hier devant la commission d’instruction de la Haute cour de justice, elle est sortie libre après avoir consigné 52 millions », indique le journal, qui se projette déjà vers un autre dossier brûlant.
En effet, Les Échos avertit que « ça sent mauvais pour l’ancien garde des Sceaux, ministre de la Justice ». Ismaïla Madior Fall, convoqué aujourd’hui par la commission d’instruction, est selon le quotidien, « à un pas de la prison ». « Hier, ceux qui l’ont “balancé” ont été tous placés sous mandat de dépôt », précise le journal.
L’affaire tire son origine des déclarations du promoteur immobilier Cheikh Guèye, qui a accusé l’ancien ministre de lui avoir réclamé la somme de 250 millions F CFA en échange de l’attribution d’un marché public pour la construction d’un centre de surveillance de bracelets électroniques et d’un centre d’accueil pour enfants à Liberté 6.
Source A parle d’un « mardi de tous les dangers pour Ismaïla Madior Fall ». L’ex-ministre, convoqué ce jour par la Commission d’instruction, est mis en accusation pour corruption passive et concussion. À l’origine : les révélations de Cheikh Guèye concernant un autre marché public, cette fois pour un Centre de surveillance électronique sur le site du Tribunal de Pikine-Guédiawaye. Le promoteur et le directeur des Constructions ont tous deux été arrêtés par la Division des investigations criminelles (DIC).
Dans cette affaire tentaculaire, L’Observateur révèle que « le Procureur Saliou Dicko n’y est pas allé de main morte ». Le maître des poursuites du parquet de Pikine-Guédiawaye a, selon le journal, transmis un « réquisitoire incandescent » au juge d’instruction du deuxième cabinet. Ce dernier y détaille une batterie de chefs d’accusation : « association de malfaiteurs, escroquerie, escroquerie portant sur des deniers publics, corruption, faux et usage de faux, blanchiment de capitaux ». Une « avalanche de charges explosives » qui augure une tempête judiciaire d’une ampleur rare.
Enfin, à contre-courant de cette actualité tendue, Le Soleil célèbre ses 55 ans avec fierté. Sous le titre évocateur « Quinqua et tout rayonnant », le journal souligne : « Cinquante-cinq ans. Pour un être humain, c’est l’âge des bilans lucides et des projets à peine moins ambitieux. Pour un journal, c’est un âge noble, rare, qui impose de tourner les pages avec reconnaissance et prudence ». Dans son éditorial intitulé « Le bel âge du Soleil », la direction du quotidien rend hommage à sa longévité, évoquant « des noces d’orchidée avec l’histoire du Sénégal ».
Au moment où la justice fait trembler les piliers de l’ancien régime, Le Soleil s’offre une pause historique et symbolique, loin du fracas des prétoires.
Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 20/05/2025
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