Il y a quelques années, la VAR (assistance vidéo à l’arbitrage) était présentée comme une révolution dans le monde du football. Elle promettait plus de justice, moins d’erreurs, une meilleure équité.
Aujourd’hui, il faut avoir le courage de le dire : la VAR est en train de tuer le football. Pas dans ses règles, mais dans son cœur, son âme, son émotion.
Le football est un sport d’instinct, de pulsion, de joie brute. Mais désormais, chaque but est suivi d’un silence glacé. Plus personne n’ose crier victoire. Il faut attendre que la machine valide. Le ballon est au fond des filets, mais le stade retient son souffle. Ce n’est plus un moment de fête, c’est une vérification technique. Où est passée la magie ? Où est l’émotion spontanée ? Elle est remplacée par le doute, l’attente, puis parfois la colère.
Et parlons-en, de cette soi-disant justice. On nous avait promis que la VAR corrigerait les erreurs flagrantes. En réalité, elle scrute des hors-jeu au millimètre, annule des buts pour une épaule trop avancée, interrompt le jeu pour revoir des contacts insignifiants. Ce n’est pas de la justice, c’est de la paranoïa. Le football devient un jeu d’images ralenties, analysé sous toutes les coutures, jusqu’à détruire le rythme du match. Le VAR ne corrige plus les erreurs grossières, il traque l’imperfection, il flique le jeu.
Pire encore, il n’y a même pas de cohérence. Une faute identique peut être sifflée dans un match, ignorée dans un autre. Et toujours cette frustration : pourquoi la VAR intervient ici, et pas là ? Pourquoi un penalty dans ce match, mais rien dans celui-là ? On a déplacé l’arbitraire, mais on ne l’a pas supprimé. On l’a juste enfermé dans une salle, avec des écrans et des angles de caméra.
Ce qu’on a perdu, c’est l’essentiel : la confiance dans l’instant. La célébration instinctive. L’arbitre humain, faillible mais présent. Le football devient aseptisé, technocratique. Il ressemble de plus en plus à un jeu vidéo mal calibré, où les règles sont appliquées sans âme, sans nuance, sans émotion. Et les supporters le sentent. Ils s’ennuient. Ils râlent. Ils désertent parfois les stades, car ce qu’on leur donne n’est plus le football qu’ils aiment.
Il est temps de le dire clairement : la VAR ne sauve pas le football. Elle le transforme en produit stérile, en jeu froid, en démonstration technologique sans saveur. Si rien ne change, ce sport finira par perdre ce qui faisait sa grandeur : sa folie, ses erreurs, sa passion humaine. Alors oui, la VAR est en train de tuer le football. Et il est peut-être déjà trop tard.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Badara Fall.
Mis en ligne : 20/05/2025
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