Située à l’extrémité sud de la Petite Côte, l’île de Fadiouth se distingue par son charme unique. Entièrement composée de coquillages accumulés au fil du temps, cette île artificielle est reliée à la terre ferme par un long pont en bois. Ce décor singulier confère à Fadiouth une atmosphère hors du commun, attirant les curieux en quête d’authenticité.
Avant d’atteindre le Siné Saloum, les voyageurs font souvent une halte à Joal, village sans grand attrait, mis à part la maison familiale de Léopold Sédar Senghor. En revanche, Fadiouth, accessible via un pont en bois de 632 mètres construit en 2006, mérite réellement le détour. Sur ce pont animé, se croisent charrettes, écoliers, agriculteurs et femmes en route vers les marchés, donnant un aperçu vivant du quotidien local.
D’une superficie d’environ douze hectares, l’île abrite près de 10 000 habitants, dont une grande majorité chrétienne. Fadiouth tire son originalité de son sol recouvert de coquilles, vestiges de l’alimentation des premiers habitants dès l’Antiquité, puis des Sérères au XIe siècle. Ces coquillages ont aussi servi à bâtir les maisons. Lorsque le soleil est au zénith, les ruelles étroites et blanchies par les coquilles deviennent éblouissantes. Le long des allées, de petites échoppes affichent avec humour des slogans inspirés des grandes surfaces françaises, apportant une touche de modernité décalée.
L’île est structurée en six quartiers, chacun protégé par un saint et administré par un conseil de sages. Les lieux de culte – une église et une mosquée – cohabitent paisiblement, illustrant l’harmonie interreligieuse. On y découvre aussi un majestueux baobab, des maisons à palabres, ainsi que des scènes de vie liées à la pêche et à l’agriculture. Les femmes, à marée basse, ramassent les coques tandis que les porcs errent paisiblement au bord de l’eau.
Un second pont permet d’accéder au cimetière mixte, musulman et chrétien, autre particularité de Fadiouth. Les tombes, couvertes de coquillages, sont surmontées de croix blanches. Depuis ce promontoire naturel, la vue panoramique sur la lagune, les îles alentours et la mangrove est époustouflante. Une promenade en pirogue permet également de découvrir les greniers à mil sur pilotis et d’explorer la mangrove.
Enfin, à Joal, on peut visiter la maison natale de Senghor, baptisée Mbind Diogoye. Ce musée, classé patrimoine historique depuis 1976, conserve le souvenir du premier président sénégalais, bien que le site, peu indiqué et en dégradation, reste trop méconnu du public.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Yves Sagna.
Mis en ligne : 21/05/2025
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