Le discours dominant nous répète qu’il est possible de concilier croissance économique et protection de la biodiversité. C’est faux. Ou plutôt : c’est une illusion dangereuse, un slogan politiquement correct qui masque une réalité brutale.
L’économie mondiale, fondée sur l’extraction, la surconsommation et la compétition, détruit systématiquement le vivant. Les faits sont là, accablants.
Depuis 1970, 69 % des populations d’animaux sauvages vertébrés ont disparu selon le WWF. Pendant ce temps, le PIB mondial a quadruplé. Faut-il vraiment continuer à croire que plus de croissance, c’est compatible avec plus de vie ? Ce n’est pas un hasard si les zones les plus riches sont aussi parmi les plus polluantes. L’économie actuelle repose sur un modèle linéaire : produire, consommer, jeter. Et malgré les belles promesses du « développement durable », la protection de la biodiversité reste marginalisée, reléguée à des campagnes de communication creuses.
Certains brandissent des concepts séduisants comme la « croissance verte » ou « l’économie circulaire ». Mais ces approches, aussi intéressantes soient-elles en théorie, restent anecdotiques face à la machine économique mondiale. Même les technologies dites « vertes » (voitures électriques, panneaux solaires, batteries) reposent sur l’extraction intensive de ressources rares, souvent au détriment direct de la protection de la biodiversité. Paradoxal, non ?
Concilier économie et biodiversité supposerait de ralentir. De réduire. De repenser nos modes de vie, de consommation, de production. C’est possible, mais cela implique de rompre avec le dogme de la croissance illimitée. Un véritable oxymore sur une planète aux ressources finies. La protection de la biodiversité ne peut plus être un supplément d’âme. Elle doit devenir la base de toute décision économique.
Il ne s’agit pas de choisir entre emploi et écologie, comme aiment à le prétendre certains responsables politiques. Il s’agit de choisir quel avenir nous voulons : un monde riche de profits à court terme mais biologiquement déserté, ou un monde vivant, divers, résilient, mais fondé sur une économie au service du vivant, et non contre lui.
La réponse est là, sous nos yeux. Le compromis est un mensonge. Il ne s’agit pas de concilier. Il s’agit de changer de cap.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Fodé Dia.
Mis en ligne : 26/05/2025
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