Chaque année, des millions de touristes déferlent sur les mêmes destinations « instagrammables » : Venise, Barcelone, Santorin, Bali. Des cartes postales vivantes transformées en parcs d’attractions à ciel ouvert. Et pendant qu’on applaudit les retombées économiques, on oublie de regarder derrière la façade : le surtourisme détruit les économies locales au lieu de les faire prospérer. Il est temps d’arrêter ce mensonge.
On nous répète que le tourisme crée de l’emploi, dynamise le commerce local, attire des investissements. En réalité, la richesse générée est souvent confisquée par de grands groupes internationaux, au détriment des habitants.
Les restaurants de chaînes remplacent les bistrots de quartier. Les hôtels de luxe écrasent les logements traditionnels. Airbnb chasse les familles de leur propre ville. Résultat : les locaux ne vivent plus du tourisme, ils fuient à cause de lui. Le surtourisme est en réalité un modèle économique insoutenable pour les habitants des zones les plus visitées.
Quand les loyers explosent à Barcelone, quand les marchés locaux à Venise vendent plus de magnets que de légumes, on n’est plus dans une dynamique de croissance. On est dans une spirale de destruction. Les commerces traditionnels ferment. L’artisanat local est remplacé par du faux « made in China ». Le coût de la vie grimpe, mais les salaires restent au plancher. Les villes deviennent invivables pour leurs propres habitants. Le surtourisme finit par annihiler l’attractivité des destinations qu’il est censé dynamiser.
Le surtourisme repose sur une logique de court terme : maximiser les profits immédiats, quitte à épuiser les ressources. Or une économie durable ne peut exister sans équilibre. Quand une destination devient invivable, elle cesse d’être attractive. Quand la nature est détruite par le tourisme de masse plages polluées, sentiers érodés, biodiversité massacrée, c’est aussi la base de l’activité économique qui disparaît. Le surtourisme tue la poule aux œufs d’or.
Il est urgent de repenser notre façon de voyager. Moins loin, moins souvent, mais mieux. Encourageons un tourisme responsable, qui profite aux habitants, respecte les ressources et valorise les vraies cultures locales. Les villes doivent réguler les locations touristiques, plafonner le nombre de visiteurs, et taxer les plateformes qui détruisent leur tissu économique. Voyager ne doit plus être un acte de consommation compulsive, mais un choix réfléchi.
Tant que nous refuserons de voir les dégâts du surtourisme, nous continuerons de sacrifier les villes, les paysages et les cultures sur l’autel du profit à court terme. Il est temps de rendre le tourisme à ceux qui y vivent, pas seulement à ceux qui y passent.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Fallou Ba.
Mis en ligne : 26/05/2025
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