Le tir au but reste une épreuve cruelle, mais pour le Sénégal, il devient surtout une énigme nationale. Dans toutes les catégories, des Lions aux jeunes pousses, les désillusions sur cette phase de jeu semblent former une malédiction tenace. Qui ne se souvient pas de cette finale perdue en 2002 contre le Cameroun ?
Ou de l’élimination en quart de finale de la CAN 2017, toujours face aux Lions Indomptables ? Ces défaites récurrentes illustrent une faiblesse structurelle, que ni les talents individuels ni les générations dorées n’ont réussi à combler.
Pourtant, l’histoire a semblé basculer en 2022. Le peuple sénégalais a vibré lorsque Sadio Mané et ses coéquipiers ont brisé cette spirale négative. Aux tirs au but face à l’Égypte, les Lions de la Teranga ont conquis leur première Coupe d’Afrique des Nations, avant de rééditer l’exploit en obtenant leur qualification pour la Coupe du Monde dans les mêmes circonstances. C’était plus qu’une victoire sportive : un acte de libération collective. Même au CHAN, les locaux avaient confirmé cette dynamique en dominant l’Algérie en finale, toujours aux tirs au but.
Mais ce regain d’espoir n’aura été qu’un sursaut. Depuis cette embellie, le tir au but Sénégal est redevenu synonyme de chute. Éliminés en huitièmes de finale par la Côte d’Ivoire lors de la CAN, les Lions ont déçu après avoir tant promis. Chez les plus jeunes, le scénario s’est répété : les moins de 17 ans ont cédé en quart contre les Ivoiriens, et les moins de 20 ans ont subi la même loi face au Nigeria. Le constat est clair : la fragilité mentale et technique dans cet exercice revient comme un boomerang.
Ce n’est pas seulement une question de chance. Les tirs au but exigent préparation, sang-froid et stratégie. Si d’autres nations comme l’Égypte ou la Côte d’Ivoire excellent dans cette discipline, pourquoi le Sénégal peine-t-il autant à inscrire la constance dans la réussite ? Faut-il y voir un manque d’accompagnement psychologique, une formation inadaptée ou simplement un déficit d’investissement sur cet aspect précis du jeu ?
Refuser d’aborder cette problématique de front, c’est condamner nos générations futures à reproduire les mêmes échecs. Le tir au but au Sénégal ne peut plus être laissé au hasard ou à la fatalité. Il est temps de transformer cette faiblesse en force, de faire de cette phase de jeu un symbole de maîtrise plutôt que de défaite. Le football sénégalais mérite mieux qu’un destin brisé à onze mètres.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Omer Gueye.
Mis en ligne : 27/05/2025
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