Pendant qu’on braque les projecteurs sur les océans, les sols agricoles étouffent. Le scandale de la pollution plastique en agriculture est un désastre environnemental soigneusement occulté. Pourtant, selon une étude scientifique dirigée par l’Inrae et le CNRS, les sols agricoles seraient aujourd’hui plus contaminés par les microplastiques que les océans.
Une réalité glaçante qui remet en question l’ensemble de notre modèle agro-industriel, complice d’un empoisonnement à grande échelle de nos terres nourricières.
Le plastique n’a jamais été un outil neutre. Son introduction massive dans les pratiques agricoles depuis les années 1950 n’a rien d’un simple progrès technologique : c’est une manœuvre orchestrée par les géants de la pétrochimie pour rendre indispensable une matière jetable et toxique. Sous couvert de productivité, on a colonisé les champs avec des bâches, filets, emballages et serres plastifiées. Résultat : des millions de particules par kilo de sol, infiltrées jusque dans la chaîne alimentaire. Et au final, c’est dans nos assiettes et nos corps que se loge ce poison invisible.
Cette pollution, c’est une bombe sanitaire. Les scientifiques tirent la sonnette d’alarme : les microplastiques perturbent le fonctionnement biologique des sols, contaminent les cultures et impactent la santé humaine. Comment tolérer que nos légumes poussent dans des terres saturées de plastique ? Comment continuer à nourrir nos enfants avec des produits issus d’un sol mutilé ? Cette situation relève d’un crime écologique et sanitaire, entretenu par l’aveuglement des politiques publiques et la voracité d’un système agro-industriel insoutenable.
Le recyclage, cette grande hypocrisie. Présenté comme la solution miracle, il ne fait que maintenir une dépendance toxique au plastique. En réalité, le recyclage sert surtout à préserver les profits des industriels et à apaiser les consciences. Pendant que les chiffres de collecte s’améliorent, ceux de la production grimpent en flèche. Ce cercle vicieux nous mène droit dans le mur. Il est temps de le briser et de dire clairement : la seule voie raisonnable, c’est la réduction drastique, planifiée et encadrée de la production de plastique.
Le temps des demi-mesures est révolu. Les négociations internationales à Genève seront le test ultime : soit les États choisissent de défendre l’intérêt général en s’attaquant à la racine du problème la surproduction, soit ils trahissent les peuples pour protéger les profits des lobbies pétrochimiques. En attendant, les terres continuent de mourir en silence. Et avec elles, notre souveraineté alimentaire, notre santé, et notre avenir.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Tapha Diop.
Mis en ligne : 28/05/2025
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