À l’heure où le Sénégal tout entier aspire à une refondation politique sérieuse, à travers un dialogue national historique rassemblant toutes les forces vives de la Nation, voilà que Barthélémy Dias, en perte de vitesse depuis sa débâcle électorale, tente un retour mal calibré sur la scène politique.
Le lancement de son mouvement intitulé « Sénégal Bi gnou Bokk » sonne faux. Ce nom, maladroitement emprunté, trahit un manque de rigueur intellectuelle autant qu’une volonté opportuniste de s’adosser sur une dynamique déjà éprouvée et construite.
Il est particulièrement préoccupant de voir un ancien maire de la capitale, censé incarner une nouvelle génération de leadership, s’adonner à des raccourcis aussi grossiers. Le recyclage d’une appellation quasiment identique à celle du mouvement « Senegaal Bi Nu Bëgg », fruit d’années d’engagement et de luttes, n’a rien d’anodin. C’est une tentative manifeste de parasiter une légitimité bâtie dans l’effort et la constance, en espérant se relancer par mimétisme. Cette manœuvre, loin d’élever le débat, l’abaisse considérablement.
« Senegaal Bi Nu Bëgg » n’est pas un slogan creux ni un concept à la mode. C’est une plateforme politique indépendante, cohérente, dont les résultats parlent d’eux-mêmes : maires élus, conseillers municipaux engagés, candidature portée à la présidentielle, et aujourd’hui, force agissante au sein de la coalition dirigeante. Face à cela, Barthélémy Dias propose un ersatz sans âme, sans projet clair, et sans ancrage réel dans le tissu social sénégalais.
Il est légitime pour tout acteur politique de chercher à exister par ses idées et sa vision. Mais encore faut-il avoir le courage de proposer du neuf, du sincère, du construit. Ce que propose Barthélémy Dias n’est ni original ni audacieux. C’est une tentative de piratage politique qui ne dit pas son nom, et qui insulte l’intelligence des Sénégalais. Ceux-ci méritent mieux qu’un copié-collé maquillé en initiative citoyenne.
Nous appelons donc Barthélémy Dias à faire preuve de décence et à reprendre sa copie. Se lancer en politique ne se limite pas à choisir un nom accrocheur ou à surfer sur les acquis d’autrui. Cela exige une vision, une rigueur et une loyauté envers le peuple. Qu’il cherche sa voie, qu’il l’invente s’il le peut, mais qu’il cesse de parasiter celle des autres. Le Sénégal est prêt pour des idées nouvelles, pas pour des recyclages opportunistes.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Laurent Gueye.
Mis en ligne : 02/06/2025
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