Samedi soir, Wembley a été le théâtre d’un moment historique : le Paris Saint-Germain, après des années d’attente, a enfin décroché sa première Ligue des champions. Mais au-delà du trophée, c’est la signature d’un continent tout entier qui s’est gravée dans cette victoire. Comme le souligne Afrik.com ce matin, « cette soirée porte avant tout la marque des talents africains du club parisien ». Et les chiffres ne mentent pas.
Du premier au dernier but, l’Afrique a illuminé la finale. Achraf Hakimi, capitaine exemplaire et buteur dès l’entame, est entré dans l’histoire : double vainqueur de la C1, il devient le premier Marocain à réaliser cet exploit, s’imposant un peu plus comme une légende vivante du football africain. À ses côtés, le jeune Désiré Doué, 20 ans à peine, d’origine ivoirienne, a brillé de mille feux. Deux buts, une passe décisive, un trophée d’homme du match : le prodige franco-africain a confirmé tout le potentiel que Paris cultive depuis plusieurs saisons.
Et comme si cela ne suffisait pas, c’est un autre jeune issu de ce même vivier afro-parisien, Senny Mayulu, 18 ans, aux racines congolaises, qui a clôturé le spectacle d’un but somptueux. Au total, trois des cinq réalisations parisiennes et autant de passes décisives portent l’empreinte du continent africain. « Un signal fort pour les 450 millions de téléspectateurs africains qui suivaient la rencontre », écrit Afrik.com, de Lagos à Dakar en passant par Casablanca et Abidjan.
À Casablanca, Le Matin ne cache pas sa fierté : « Avec son 14e titre en club et une deuxième Ligue des champions, Hakimi s’affirme non seulement comme le meilleur latéral droit du monde, mais aussi comme l’un des plus grands footballeurs marocains de tous les temps. » Sa saison exceptionnelle le place même parmi les candidats les plus sérieux pour le prochain Ballon d’Or, au coude-à-coude avec son coéquipier Ousmane Dembélé.
En Afrique de l’Ouest, l’écho est tout aussi vibrant. À Ouagadougou, Aujourd’hui salue la performance du discret mais redoutable Bradley Barcola, d’origine togolaise, auteur d’une passe décisive cruciale : « Sa percussion et sa créativité ont une nouvelle fois fait basculer le match. »
Mais ce sacre résonne aussi comme un rappel historique. Trente-deux ans plus tôt, à Munich, l’Olympique de Marseille gravissait lui aussi le sommet européen. Et déjà, l’Afrique avait été le moteur de ce triomphe : Abedi Pelé, Basile Boli, Marcel Desailly ou encore Jocelyn Angloma avaient porté l’OM vers la gloire. Aujourd’hui à Ouagadougou souligne cette filiation : « Une génération s’efface, une autre surgit, mais l’ADN reste le même. L’Afrique continue de nourrir les plus belles pages du football européen. »
Au-delà du terrain, cette victoire a ravivé un lien émotionnel entre la France et son ancien empire colonial. Ledjely, à Conakry, y voit « un rare moment de résonance positive entre la France et l’Afrique », dans un contexte géopolitique tendu, où méfiances et désillusions nourrissent les relations bilatérales.
« Le sport transcende les clivages, balaie les rancunes. Si l’on peut fermer des ambassades, on ne peut pas fermer les stades », écrit le média guinéen. Ce samedi soir, les cris de joie ont uni Conakry, Rabat, Nouakchott et Abidjan dans une ferveur commune. Le PSG, souvent perçu comme un club d’élite française, est aussi, ce soir-là, devenu un peu le club d’Afrique.
Ce sacre n’est pas seulement une victoire du PSG. C’est aussi celle de tout un continent qui, dans l’ombre des projecteurs européens, façonne depuis toujours les légendes du football mondial. Samedi soir, l’Afrique n’a pas seulement marqué… Elle a conquis.
Article écrit par : Mariama Ba
Mis en ligne : 02/06/2025
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