Parlons franchement. Oui, le sport féminin est encore sous-représenté dans les médias, et ce n’est pas un simple oubli : c’est le reflet d’un déséquilibre culturel profondément enraciné, d’un manque d’audace des rédactions et d’une complaisance qui perdure malgré les discours égalitaires.
En 2025, les chiffres sont toujours sans appel : selon les dernières études sur la couverture médiatique, moins de 20 % des contenus sportifs sont consacrés aux femmes.
Et encore, une bonne partie de ces contenus se concentrent uniquement lors de grandes compétitions internationales comme la Coupe du Monde féminine ou les Jeux Olympiques. Autrement dit, le reste du temps, les exploits des femmes sont relégués à la portion congrue. Invisibles.
Pourquoi ce silence ? Les excuses sont connues : “Le public ne s’y intéresse pas”, “les performances sont moins spectaculaires”, “il n’y a pas assez de demande”. Des arguments paresseux, qui servent surtout à maintenir un statu quo. Car si les médias ne montrent pas les sportives, comment peut-on s’attendre à ce que le public s’y intéresse ? C’est un cercle vicieux, entretenu par des choix éditoriaux frileux et un marketing sexiste.
Ce manque de visibilité a des conséquences graves. Moins de reconnaissance égale moins de financements, moins de sponsors, moins de carrières possibles pour les femmes. C’est un effet domino qui freine le développement du sport féminin, alors même que les performances sont là, le talent est là, et que le public répond présent dès qu’on lui donne une chance, comme on l’a vu avec le football ou le rugby féminin ces dernières années.
Pire encore, quand les sportives apparaissent dans les médias, c’est souvent à travers le prisme de leur apparence, de leur vie privée ou de leur rôle de “modèles”, plutôt que pour leurs performances. Un traitement sexiste qui n’est jamais appliqué aux hommes.
Alors oui, il est temps de parler clair : tant que les médias ne s’engageront pas réellement à couvrir équitablement le sport féminin, ils participeront à entretenir une inégalité structurelle. Le sport féminin n’a pas besoin de pitié, il a besoin d’espace, de caméras, de prime time. Il a besoin qu’on lui donne la place qu’il mérite.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Samba Guèye.
Mis en ligne : 03/06/2025
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