Le différend entre Donald Trump et Elon Musk provoque de vives secousses dans les rangs de l’extrême droite américaine. Pour The Guardian, cette confrontation « met en lumière une faille structurelle au cœur du mouvement MAGA », cet acronyme de Make America Great Again qui cristallise la ligne politique du camp trumpiste.
Les fidèles du milliardaire républicain saluent une prise de distance avec un Musk perçu comme instable et peu fiable, selon Le Soir. Certains militants les plus radicaux, déjà méfiants à l’égard du patron de Tesla et SpaceX, voient dans cette rupture une confirmation de leurs doutes. Le journal belge cite ainsi Steve Bannon, ex-stratège de la Maison-Blanche et figure du mouvement : « Le président l’a considéré comme un fils. Il a invité sa famille à Noël. Il l’a hébergé chez lui. Eh bien, va te faire fout, mon vieux. »
De son côté, Le Figaro estime que cette « lune de miel » entre les figures de la tech et le camp populiste américain aura été de courte durée. Cette alliance de circonstance, fondée sur une opposition commune à la gauche dite « woke », masquait mal des divergences profondes.
Le quotidien français identifie trois lignes de fracture majeures : d’abord, la politique commerciale. Trump défend des droits de douane élevés, alors que les géants de la tech ont prospéré grâce au libre-échange. Ensuite, les dépenses publiques : l’ancien président n’a jamais fait de la réduction de la dette une priorité, à la différence des libertariens de la Silicon Valley. Enfin, la question migratoire, point de friction évident avec un secteur technologique largement favorable à une immigration qualifiée et massive.
États-Unis : retour d’un migrant expulsé par erreur
Kilmar Abrego Garcia, ressortissant salvadorien, a été réadmis sur le territoire américain samedi 7 juin. Il y sera jugé pour son rôle présumé dans un réseau de passeurs liés au gang MS-13. L’affaire avait suscité un large écho, notamment parce que les autorités américaines avaient pour la première fois reconnu une erreur dans leur politique d’expulsion, souligne El Pais.
Résidant dans le Maryland, Abrego Garcia avait été renvoyé en mars vers une prison tristement célèbre au Salvador, en dépit d’une ordonnance judiciaire interdisant son expulsion. The Wall Street Journal note que ce transfert constitue un rare revirement pour l’administration Trump, qui se voit ainsi offrir une sortie de crise dans un contexte de plus en plus tendu avec le pouvoir judiciaire. The Washington Post rappelle que les tribunaux ont plusieurs fois reproché au gouvernement de ne pas respecter les décisions de justice en matière migratoire.
Mali : la Russie remplace Wagner par Africorps
La Russie reconfigure sa présence militaire au Mali en installant officiellement son unité baptisée Africorps, marquant la fin de la collaboration avec le groupe Wagner après quatre années d’opérations sur le territoire. Arrivés en soutien à Bamako après le retrait progressif des forces françaises et européennes, les paramilitaires russes ont toujours été officiellement désignés comme de simples « instructeurs », rappelle Afrik.com.
Selon leur propre bilan, les hommes de Wagner affirment avoir « neutralisé des milliers de terroristes » avant leur départ. Des déclarations jugées « triomphalistes » par le média africain.
Mais Süddeutsche Zeitung souligne que ces derniers mois, les pertes subies par les mercenaires russes, y compris dans les rangs de leur commandement, ont été importantes. Le tableau de la situation reste contrasté : Le Monde Afrique rappelle que de vastes zones du pays échappent toujours au contrôle de l’État, comme l’ont démontré les récentes attaques djihadistes dans la région de Boulikéssi.
Le journal français insiste également sur les exactions commises par les forces de Wagner. L’épisode le plus marquant reste le massacre de Moura en mars 2022, où au moins 500 civils ont été tués, selon les Nations unies.
Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 07/06/2025
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