La Russie réaffirme sa volonté de renforcer ses liens avec les pays africains, en dépit des récentes évolutions liées au départ du groupe paramilitaire Wagner du Mali. Lors de son point de presse quotidien, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré :
« La présence russe en Afrique ne cesse d’augmenter et nous avons l’intention de renforcer notre coopération tous azimuts avec les pays africains. »
Selon Peskov, cette coopération ne se limite pas aux investissements économiques, mais s’étend également à des secteurs sensibles comme la défense et la sécurité. Une réponse qui intervient alors que les médias ont rapporté ce week-end que les contingents de Wagner présents au Mali depuis 2021 seront réintégrés dans une nouvelle entité : l’Africa Corps, un dispositif directement contrôlé par le ministère russe de la Défense.
Bien que le Kremlin n’ait pas explicitement commenté le retrait de Wagner du Mali, ce changement marque une forme de restructuration plutôt qu’un retrait effectif, assurant la continuité de l’engagement militaire russe dans la région sahélienne. Le Mali, dirigé depuis les coups d’État de 2020 et 2021 par une junte militaire conduite par le général Assimi Goïta, s’est détourné de l’alliance avec la France pour se rapprocher de la Russie, dans une dynamique de coopération politico-militaire soutenue.
Cette stratégie s’inscrit dans un virage plus large de Moscou, amorcé depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en 2022, vers des partenariats renforcés avec l’Asie, l’Afrique et le monde arabe. Face aux sanctions occidentales, la Russie renforce sa diplomatie d’influence en Afrique, misant sur une rhétorique anti-néocolonialiste et la promotion d’un ordre mondial multipolaire, qui trouve un écho favorable auprès de plusieurs dirigeants africains.
Autrefois acteur majeur du continent durant l’ère soviétique, la Russie revient en Afrique avec une approche plus pragmatique, militarisée et économique, mobilisant à la fois des instruments d’État et des structures paramilitaires pour s’imposer comme un partenaire stratégique alternatif aux puissances occidentales.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
Mis en ligne : 09/06/2025
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