Cheikh Moussa Diagne, plus connu sous le nom de Sangue Cheikh, figure centrale du mouvement religieux « Yalla Yalla », a comparu mercredi dernier devant le tribunal des flagrants délits de Dakar.
Il est poursuivi pour des propos jugés attentatoires aux bonnes mœurs, incitant à la discrimination religieuse et au soulèvement. À la barre, Sangue Cheikh a mêlé déclarations mystiques et justifications ésotériques.
Au cœur du dossier, cinq vidéos diffusées à l’audience, datant de 2020, dans lesquelles Sangue Cheikh tient des propos polémiques. Il a reconnu être l’auteur des paroles, tout en les recontextualisant comme relevant d’un langage « symbolique et spirituel propre à sa communauté ». Sangue Cheikh a présenté des excuses publiques, affirmant que ces vidéos ont été sorties de leur contexte par une personne mal intentionnée.
Mais l’audience a pris un tour plus tendu lorsque la présidente du tribunal a abordé la question de sa présumée consommation de chanvre indien. Visiblement agacé, le prévenu a sèchement rétorqué :
« Ne me demandez plus jamais ça ! »
Sangue Cheikh a également étonné par ses déclarations personnelles à la limite de l’énigmatique :
« J’ai six épouses et je vais en rajouter. Je connais le jour de ma mort, mais c’est un secret. »
Face à ces élans mystiques, le procureur n’a pas tremblé. Il a requis une peine de deux ans de prison, dont six mois ferme, assortie d’une amende de 200 000 FCFA, qualifiant le prévenu de « mystificateur » aux intentions troublantes.
De son côté, la défense a plaidé pour la clémence, arguant du caractère spirituel et symbolique des propos. Elle estime que les déclarations de Diagne relèvent plus de la foi que du trouble à l’ordre public.
Le tribunal rendra son verdict le 18 juin 2025. D’ici là, Sangue Cheikh, entre foi et controverse, reste au cœur d’un débat sur les frontières entre liberté d’expression religieuse et dérives prosélytes.
Article écrit par : Sophie Diop
Mis en ligne : 09/06/2025
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