Des technocrates perdus : Les limites criantes du parti PASTEF - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Politique | Par Eva | Publié le 12/06/2025 07:06:00

Des technocrates perdus : Les limites criantes du parti PASTEF

Cette situation met en lumière une réalité dérangeante : les cadres du parti PASTEF, bien que brillants dans leurs domaines professionnels, sont désespérément mal outillés pour affronter les réalités complexes du champ politique sénégalais. Le parti souffre d’un déficit grave de stratégie et de maturité politique.

Le peuple sénégalais, lassé des anciennes pratiques politiques, a exprimé en mars dernier un désir profond de changement en accordant sa confiance à une nouvelle génération portée par le projet PASTEF. Cette volonté de rupture s’est matérialisée dans un vote massif en faveur d’un modèle plus éthique, plus transparent et résolument orienté vers la justice sociale. Or, à peine installée, la nouvelle équipe semble déjà trahir cette ambition.

Le décalage entre la technicité des cadres de PASTEF et leur manque de maîtrise du jeu politique est évident. Des figures comme El Malick Ndiaye, actuel président de l’assemblée nationale, brillent peut-être par leur curriculum vitae, mais échouent à incarner une boussole politique cohérente. La polémique autour de l’achat de véhicules à 50 millions FCFA l’unité est une illustration frappante : elle trahit un déficit de sens politique, une lecture inadéquate du contexte économique et des attentes citoyennes.

Comment comprendre que le parti, pourtant au pouvoir, n’ait pu contrer efficacement une figure comme Abdou Nguer, perçu comme peu qualifié sur le plan intellectuel ? Ce n’est pas une insulte, c’est un constat : la politique repose autant sur la capacité à anticiper les attaques qu’à y répondre avec justesse. À ce jour, aucun cadre de PASTEF n’a su déconstruire ses interventions ou imposer un récit politique fort face aux attaques des ténors comme Moustapha Diakhaté ou Babacar Gaye.

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Le pouvoir actuel semble utiliser les leviers judiciaires comme le faisaient les anciens régimes, en invoquant la DIC ou la section de cybercriminalité pour étouffer la critique. Le PASTEF se glisse dangereusement vers les travers de ses prédécesseurs. De même, le discours panafricaniste de Sonko perd toute crédibilité lorsqu’il s’en prend aux Sénégalais vivant en Guinée tout en gardant un silence complice face aux exactions mauritaniennes.

Cette situation rappelle celle des « Insoumis » de Jean-Luc Mélenchon en France ou du mouvement « 5 étoiles » en Italie. Dans les deux cas, des figures nouvelles sont parvenues à secouer le paysage politique. Mais ces mouvements ont rapidement compris qu’il fallait concilier convictions et stratégie, symboles et gestes concrets. Le PASTEF, en revanche, semble croire que la bonne gouvernance se décrète, alors qu’elle se construit dans la confrontation avec l’adversité politique.

Le rêve d’un Sénégal nouveau ne doit pas être brisé par l’amateurisme. Les cadres du parti PASTEF doivent sortir de leur tour d’ivoire technocratique et investir pleinement le champ politique avec les outils qui s’imposent : stratégie, communication, et capacité de riposte. Sans cela, ils risquent d’être les fossoyeurs involontaires de l’espoir populaire qui les a portés au pouvoir.

Il ne suffit pas d’être compétent, encore faut-il savoir traduire cette compétence en actes politiques forts. Le parti PASTEF doit former en urgence ses cadres aux réalités du terrain politique ou céder la place à ceux qui savent porter la voix du peuple avec cohérence, courage et stratégie.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Modou Dieng.
Mis en ligne : 12/06/2025

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2 commentaires
awa Ablay
diriger un pays c'est pas diriger un parti politique
Le 2025-06-12 12:42:27
talzer
ils n'ont pa la carrures aussi
Le 2025-06-12 10:51:39

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awa Ablay
diriger un pays c'est pas diriger un parti politique
Le 2025-06-12 12:42:27
talzer
ils n'ont pa la carrures aussi
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