Le député TAS, Thierno Alassane Sall a récemment fustigé la nomination de consuls généraux adjoints décidée en Conseil des ministres, parlant d’un “appétit clanique” du parti PASTEF, accusé de trahir ses idéaux de rupture. Il y voit une mainmise du parti sur la diplomatie, dénonçant une simple reconduction du système avec de nouveaux visages. Ce coup de gueule n’est rien d’autre qu’une attaque hypocrite, empreinte d’amnésie politique et de mauvaise foi. Remettons les pendules à l’heure.
Depuis l’accession au pouvoir du duo Diomaye-Sonko, chaque décision gouvernementale est scrutée à la loupe, souvent avec une exigence irréaliste et un goût prononcé pour le procès d’intention. Alors que le pays sort à peine d’un quinquennat marqué par la répression, la gabegie et une diplomatie clientéliste, certains, comme le député TAS, Thierno Alassane Sall, s’érigent en donneurs de leçons. Leur indignation actuelle contraste cruellement avec leur silence d’hier.
Qui peut gouverner sans ses hommes de confiance ? Aucun régime au monde ne s’en prive, encore moins dans un contexte de rupture politique profonde. Ces nominations ne sont ni inédites, ni plus partisanes que celles des précédents pouvoirs. La vraie question est : ces profils sont-ils compétents ? Le débat doit porter sur l’efficacité et la vision diplomatique, pas sur les fantasmes d’OPA politique. Là où l’ancien régime nommait griots et épouses d’apparatchiks à des postes stratégiques, PASTEF semble faire le pari d’hommes et femmes issus de la société civile, de la diaspora et du militantisme actif autrement dit, de personnes engagées et conscientes des enjeux du pays.
Député TAS, Thierno Alassane Sall n’a pas dénoncé le “clanisme” quand des journalistes étaient muselés, des opposants torturés ou quand le pays croulait sous les scandales à répétition. Où était sa voix quand l’ambassade du Sénégal en France se transformait en cellule politique du pouvoir sortant ? Quand des milliards du contribuable étaient détournés dans un silence assourdissant ? L’indignation sélective ne trompe plus. Ce qu’il redoute, c’est moins le “clan” que la fin d’un accès privilégié à des privilèges confisqués par une nouvelle génération décidée à faire bouger les lignes.
Regardons ailleurs : au Ghana, au Kenya ou même en France, les nouveaux gouvernements nomment leurs proches à des postes clés. Non par népotisme, mais parce que la confiance politique est la base de toute action efficace. Pourquoi ce qui est accepté ailleurs devient subitement scandaleux au Sénégal ? L’indépendance n’interdit pas la loyauté. Et la rupture n’est pas un coup de baguette magique : elle s’incarne progressivement, dans les actes et les choix.
Oui, PASTEF gouverne. Oui, ils nomment. Et alors ? Que ceux qui confondent rupture et miracle reprennent leur souffle. On ne démantèle pas un système vieux de 60 ans en deux mois. Il est urgent de juger sur pièces, pas sur des fantasmes ou des frustrations de ceux qui ne digèrent pas d’avoir été écartés des premières loges. Donnons-leur le temps. Et exigeons des résultats mais avec rigueur, pas avec mauvaise foi.
Citoyens, refusez la manipulation. Ne laissez pas les perdants du vieux système vous faire croire que rien ne change. Restez vigilants, critiques, mais justes. La rupture est en marche. Elle a besoin de vous, pas de vos soupirs nostalgiques.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Eve Sagna
Mis en ligne : 13/06/2025
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