Le PDS une fois de plus « humilié » : Affaire Fatou Sow - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Politique | Par Eva | Publié le 14/06/2025 03:06:20

Le PDS une fois de plus « humilié » : Affaire Fatou Sow

Le 3 juin dernier, le Parti démocratique sénégalais (PDS) a subi un nouveau revers devant la justice. Le tribunal civil et commercial de Dakar a annulé la nomination de Fatou Sow à la tête de la Fédération nationale des femmes du parti, une décision contestée par Awa Ba, militante de la formation.

Ce jugement, motivé par une violation des statuts internes du parti, met en lumière, une fois de plus, l’ampleur des dysfonctionnements internes du PDS. Cet épisode est symptomatique d’un parti en perdition, incapable de se réformer, et embourbé dans ses propres contradictions.

Le PDS, autrefois au sommet du pouvoir sous l’ère Abdoulaye Wade, peine depuis plus d’une décennie à retrouver sa stabilité. Miné par des querelles de leadership, des décisions contestées et une absence de vision claire, le parti semble incapable de faire face aux exigences élémentaires d’un fonctionnement démocratique interne. Le bras de fer autour de la Fédération des femmes n’est que l’arbre qui cache une forêt de crises latentes.

Ce jugement n’est pas un simple incident juridique : il traduit l’incapacité chronique du parti à respecter ses propres règles. En désignant Fatou Sow en dehors des procédures prévues par les statuts, la direction nationale a affiché un mépris flagrant pour les textes fondateurs de son propre fonctionnement. Le tribunal n’a eu d’autre choix que de sanctionner cette dérive, renvoyant le parti à ses responsabilités fondamentales.

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Premièrement, cette affaire illustre l’absence d’une culture de la transparence au sein du PDS. En contournant les procédures internes, le parti reproduit des méthodes autocratiques qui ont contribué à sa chute électorale. Deuxièmement, ce n’est pas la première fois que le parti fait l’objet de contestations internes débouchant sur des batailles judiciaires : l’affaire des investitures aux législatives de 2022, entachée d’irrégularités et de favoritismes, avait déjà laissé des séquelles. Enfin, cette désignation imposée sans concertation révèle un parti fermé au débat et à l’expression démocratique en son sein. Ce mode de fonctionnement vertical étouffe les talents et empêche l’émergence d’une nouvelle génération de cadres crédibles.

D’autres partis politiques sénégalais, comme l’APR ou le Pastef, malgré leurs critiques, ont montré une plus grande capacité à renouveler leurs instances et à gérer leurs crises internes sans recourir systématiquement aux tribunaux. À l’international, des formations politiques comme le Parti Travailliste britannique ou le Parti Démocrate américain, en proie à des tensions internes, ont su mettre en place des mécanismes démocratiques pour apaiser les conflits. Le PDS, quant à lui, semble incapable d’apprendre de ces modèles.

Le jugement rendu contre le PDS n’est pas qu’un revers juridique : il est le miroir d’une décadence politique. En bafouant ses propres règles, le parti montre une fois de plus qu’il n’a pas tiré les leçons du passé. Tant qu’il ne s’engagera pas dans une refondation sérieuse, ouverte, démocratique et transparente, il restera prisonnier de ses errements. Le temps presse : soit le PDS se réforme, soit il s’efface définitivement de la scène politique sénégalaise.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Ibou Gueye.
Mis en ligne : 14/06/202
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