Le conflit entre Israël et l’Iran a franchi un nouveau seuil dans l’horreur et l’escalade militaire. À Tel Aviv, une frappe d’une rare intensité a fait six morts et plus d’une centaine de blessés, tandis que sept personnes restent portées disparues, selon la police israélienne. En parallèle, Tsahal a ciblé un bâtiment du ministère iranien de la Défense à Téhéran, faisant craindre une amplification du conflit à l’échelle régionale.
Les sirènes d’alerte continuent de retentir dans plusieurs villes israéliennes, entrecoupées par des détonations de missiles interceptés ou ayant atteint leur cible. L’armée israélienne indique que des millions de personnes ont été contraintes de se réfugier dans des abris. Depuis le début de cette flambée de violence samedi soir, un premier bilan fait état d’au moins 13 morts et plus de 200 blessés.
Selon le Magen David Adom (MDA), équivalent israélien de la Croix-Rouge, les frappes iraniennes ont particulièrement touché Tel Aviv. Les secouristes travaillent d’arrache-pied pour dégager les survivants des décombres. Parmi les victimes figurent deux femmes âgées de plus de 60 ans, un garçon de 10 ans et une fillette de 8 ans. Deux autres personnes ont perdu la vie, tandis qu’une centaine de blessés ont été recensés, dont quatre dans un état critique.
À l’ouest de Jérusalem, une autre frappe a fait 37 blessés, certains très gravement atteints. Au nord du pays, la ville de Tamra pleure quatre morts, selon les médias locaux.
Du côté iranien, les Gardiens de la révolution ont revendiqué les tirs de missiles, affirmant avoir ciblé des infrastructures militaires, notamment des installations de production de carburant pour l’aviation israélienne. Téhéran menace d’intensifier ses attaques si les frappes israéliennes se poursuivent.
Israël, de son côté, a mené des opérations ciblées contre des sites liés au programme nucléaire iranien. Tsahal affirme avoir frappé plusieurs bâtiments appartenant au ministère iranien de la Défense. L’agence de presse Tasnim a confirmé les attaques, tout en minimisant les dégâts, évoquant un bâtiment « légèrement endommagé ».
Dans une escalade préoccupante, un drone israélien aurait également visé une usine de traitement du gaz dans le complexe stratégique de South Pars, provoquant une explosion massive – une première attaque directe contre les infrastructures énergétiques iraniennes. Les autorités israéliennes n’ont pour l’heure fait aucun commentaire sur cet incident.
Cette spirale de violence a déjà des répercussions diplomatiques. Le ministre omanais des Affaires étrangères, Badr al-Busaidi, a annoncé l’annulation du sixième cycle des négociations nucléaires prévu ce dimanche. Un coup dur pour les pourparlers déjà fragiles entre Téhéran et les puissances occidentales. Malgré cela, un haut responsable américain se veut optimiste et espère une reprise prochaine des discussions.
Téhéran persiste à présenter son programme nucléaire comme strictement civil, mais l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) l’a récemment accusé de manquements à ses engagements. Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Aragchi, a qualifié les négociations nucléaires d’ »injustifiables » dans un échange téléphonique avec la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, dénonçant les frappes israéliennes.
Article écrit par : Fatoumata Diop
Mis en ligne : 15/06/2025
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