Le 24 juin, un nouveau drame a une fois de plus frappé la bande de Gaza. La défense civile du territoire a rapporté que 21 personnes ont été tuées et environ 150 blessées lors d’une attaque israélienne ciblant des civils rassemblés près d’un centre de distribution d’aide, entre 2 heures et 6 heures du matin. Ces victimes attendaient de l’aide humanitaire sur la route Salaheddine, un axe vital au cœur d’un territoire déjà meurtri par les conflits successifs. Pourtant, ce massacre brutal et injustifiable est resté presque inaudible à l’échelle internationale. L’indifférence internationale face à Gaza, et plus particulièrement face à la souffrance de ses civils, continue de marquer un échec moral et politique collectif.
Depuis plusieurs mois, Gaza est le théâtre de violences répétées, de destructions massives et de souffrances indescriptibles. Les scènes d’enfants blessés, de familles endeuillées, de quartiers entiers réduits en poussière n’émeuvent plus grand monde au-delà des murs du territoire.
Et pourtant, derrière chaque frappe, chaque tir de char, ce sont des vies humaines qui basculent, souvent dans l’anonymat le plus total. L’attaque du 24 juin n’est pas un cas isolé : elle s’inscrit dans une logique d’escalade militaire où les civils sont devenus des cibles collatérales, voire délibérées, dans un climat d’impunité totale.
Comment expliquer cette inertie diplomatique face à de telles atrocités ? Les puissances occidentales, promptes à réagir ailleurs, s’enferment dans une prudence hypocrite, multipliant les appels au « cessez-le-feu » sans jamais exiger de comptes. L’ONU, paralysée par les vétos et les intérêts croisés, se contente de déclarations symboliques. Quant à la Ligue arabe, elle se montre étrangement silencieuse, comme si Gaza ne faisait plus partie de ses priorités.
L’une des explications réside dans le contexte géopolitique plus large : la guerre Iran-Israël, les tensions en mer Rouge, les intérêts stratégiques dans la région… tout cela semble avoir relégué le sort des Gazaouis à l’arrière-plan. Pire encore, certains États semblent accepter tacitement cette brutalité, sous prétexte de « droit à la défense » d’Israël, sans jamais exiger le respect du droit international humanitaire.
Il est pourtant possible de tirer des parallèles éclairants : lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la communauté internationale a réagi avec vigueur, imposant des sanctions, organisant des sommets d’urgence, mobilisant l’aide humanitaire à une échelle historique. Pourquoi cette même mobilisation ne s’applique-t-elle pas à Gaza ? La vie palestinienne aurait-elle moins de valeur aux yeux du monde ?
Ce deux poids, deux mesures est non seulement immoral, mais également dangereux. Il nourrit un sentiment d’injustice profond, alimente le désespoir et compromet sérieusement toute perspective de paix durable. L’indifférence internationale face à Gaza incarne cette hypocrisie silencieuse qui banalise l’inacceptable. Ne pas condamner fermement ces massacres, ne pas protéger les civils, c’est participer, par le silence et l’inaction, à une tragédie humaine dont nous serons collectivement comptables.
Le monde doit sortir de sa torpeur. Les institutions internationales, les gouvernements, mais aussi les citoyens doivent exiger des mesures concrètes : enquêtes indépendantes, pressions diplomatiques, protection effective des civils. Gaza ne peut pas rester une prison à ciel ouvert où l’on tue dans l’indifférence.
Parce que le silence tue autant que les bombes, il est de notre devoir d’en parler, de dénoncer, et d’agir.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Abdallah Sall.
Mis en ligne : 24/06/2025
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