Récemment, Maimouna Dieng, responsable de la prévention de la transmission mère-enfant (PTME) du VIH à Kaolack, a annoncé un taux de positivité de 2,7 % chez les enfants nés de mères séropositives. Ce chiffre, présenté comme une victoire, mérite une analyse critique. En effet, derrière ces statistiques apparemment encourageantes se cachent des réalités plus sombres et des questions sur la fiabilité des données.
La transmission mère-enfant du VIH est un enjeu majeur de santé publique, particulièrement en Afrique subsaharienne où l’accès aux soins et aux traitements antirétroviraux reste inégal. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), sans intervention, le taux de transmission mère-enfant du VIH peut atteindre 15 à 30 %. Cependant, avec des interventions appropriées, ce taux de transmission du VIH peut être considérablement réduit.
Le taux de 2,7 % annoncé à Kaolack semble exceptionnellement bas, surtout lorsqu’on le compare aux données mondiales et régionales. Par exemple, en France, le taux de transmission mère-enfant est de 0,3 % grâce à un accès universel aux soins et aux traitements. En Afrique subsaharienne, où les ressources sont souvent limitées, un taux aussi bas que 2,7 % semble difficile à croire.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette disparité. Tout d’abord, la méthodologie de l’enquête de décembre 2023 pourrait être remise en question. Les données ont-elles été collectées de manière exhaustive et transparente ? Les tests de dépistage ont-ils été réalisés de manière systématique et fiable ? Ces questions sont essentielles pour évaluer la validité des résultats présentés.
Fiabilité des statistiques : Les statistiques sur la transmission mère-enfant du VIH peuvent être influencées par divers facteurs, notamment la qualité des tests de dépistage et la transparence des rapports. En Guinée, par exemple, moins de deux enfants exposés au VIH sur dix bénéficient d’un dépistage précoce. Cette situation soulève des doutes sur la fiabilité des données présentées à Kaolack.
Accès aux soins : L’accès aux traitements antirétroviraux est important pour réduire la transmission mère-enfant du VIH. Cependant, dans de nombreuses régions d’Afrique subsaharienne, l’accès à ces traitements reste limité. En 2023, seulement 77 % des personnes vivant avec le VIH dans le monde recevaient un traitement antirétroviral. Cette réalité contraste avec le taux de 2,7 % annoncé à Kaolack et soulève des questions sur l’accès réel aux soins dans cette région.
Transparence et méthodologie : La transparence des données et la méthodologie utilisée pour collecter et analyser les informations sont essentielles pour garantir la fiabilité des statistiques. Malheureusement, dans de nombreux pays, les systèmes de santé sont confrontés à des défis majeurs en termes de transparence et de gestion des données. Ces défis peuvent affecter la qualité et la fiabilité des statistiques présentées.
Le taux de transmission mère-enfant du VIH de 2,7 % annoncé à Kaolack semble trop optimiste et mérite une analyse critique. Les réalités sur le terrain, notamment en termes d’accès aux soins et de fiabilité des statistiques, soulèvent des doutes sur la validité de ces chiffres. Il faut remettre en question ces données et de demander une transparence totale dans la collecte et l’analyse des informations.
Nous appelons les autorités sanitaires à fournir des données plus transparentes et fiables sur la transmission mère-enfant du VIH. Il est crucial de garantir un accès universel aux traitements antirétroviraux et de renforcer les systèmes de santé pour lutter efficacement contre cette épidémie. La vie de milliers d’enfants dépend de ces actions. Agissons avec transparence et détermination pour mettre fin à la transmission mère-enfant du VIH.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mourtala Dione
Mis en ligne : 27/06/2025
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