Les tensions persistantes entre l’Inde et le Pakistan autour du Cachemire durent depuis plus de sept décennies. Deux guerres, un conflit limité, des milliers de morts et une ligne de cessez-le-feu qui continue de diviser les peuples. Pourtant, au cœur de ce désastre, un acteur majeur demeure étrangement absent ou inefficace : l’Organisation des Nations unies.
En 1947, l’Inde et le Pakistan accèdent à l’indépendance. Le Cachemire, région majoritairement musulmane, devait choisir librement son rattachement. Le maharaja Hari Singh, sous la pression d’une invasion pakistanaise, demande l’aide de l’Inde et rattache son territoire à New Delhi. Une guerre éclate. L’Inde saisit alors l’ONU, qui promet l’organisation d’un plébiscite. Cette promesse sera le point de départ d’un immense mensonge diplomatique.
Depuis 1949, la ligne de cessez-le-feu sépare le Cachemire entre l’Inde et le Pakistan. Mais aucune des résolutions de l’ONU n’a été pleinement mise en œuvre. Le plébiscite, censé permettre au peuple cachemiri de choisir son destin, n’a jamais eu lieu. L’ONU a multiplié les appels, mais sans pression réelle, sans plan d’action ferme, sans suivi contraignant. Des missions d’observation ont été dépêchées, mais elles se sont contentées de constater les violations de cessez-le-feu, sans les empêcher ni les sanctionner. Résultat : un statu quo meurtrier.
Ce qui se passe au Cachemire n’est pas une simple impasse politique : c’est un désaveu flagrant du droit international. En promettant un référendum, puis en fermant les yeux sur son abandon, l’ONU a trahi non seulement le peuple cachemiri, mais aussi les principes mêmes qu’elle prétend défendre. Ce silence institutionnel rappelle d’autres échecs notoires : le Rwanda en 1994, la Bosnie dans les années 1990, ou encore la Palestine aujourd’hui. Partout, l’ONU s’est montrée incapable de protéger les populations ou d’imposer le respect de ses propres résolutions.
Certains diront que l’ONU est victime de ses divisions internes, de l’obstruction des grandes puissances au Conseil de sécurité. Mais cela ne justifie pas 75 ans d’inaction. L’organisation a failli à son rôle le plus fondamental : préserver la paix et la sécurité internationales. Le peuple cachemiri vit sous militarisation, coupures d’Internet, répression, tandis que les discours diplomatiques s’enchaînent dans l’indifférence générale. Jusqu’à quand ?
Le Cachemire est aujourd’hui le symbole d’un échec global : celui d’une communauté internationale qui promet, mais n’agit pas. L’ONU, en refusant de faire respecter ses engagements, se rend complice d’un conflit qui aurait pu être évité. Assez de déclarations vides. Le peuple cachemiri doit être entendu. Il est temps que le monde exige des actes. Et il est urgent que l’ONU se réforme ou se déclare inapte, car dans son état actuel, elle ne protège rien d’autre que sa propre façade.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Matar Fall.
Mis en ligne : 28/06/2025
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