Selon un article récent du journal Libération, la Sonatel a déposé plainte pour une vaste affaire d’accès frauduleux à son système informatique, impliquant l’utilisation de son réseau public de communication. Cette affaire concerne la création de comptes et la réinitialisation de mots de passe sur des applications populaires comme TikTok, WhatsApp et LinkedIn, exploitant des failles dans l’envoi de SMS de vérification.
Cependant, ce n’est pas la première fois que la Sonatel est confrontée à de tels incidents. À chaque fois, c’est le même refrain : silence, minimisation, ou aveux tardifs. Pour une entreprise de cette envergure, censée incarner la fiabilité et la sécurité numérique, ces failles répétées de la Sonatel sont tout simplement inacceptables.
La Sonatel, en tant que leader des télécommunications en Afrique de l’Ouest, joue un rôle crucial dans l’infrastructure numérique de la région. Cependant, malgré son importance stratégique, l’entreprise a été à plusieurs reprises la cible de piratages. Ces incidents ne sont pas de simples accidents, mais le résultat d’un laxisme inquiétant dans la gestion de la cybersécurité. Chaque piratage entache leur image, mine la confiance des usagers, et fragilise leur crédibilité.
L’article de Libération révèle que des individus ont utilisé des Simbox pour détourner les SMS de notification, causant un préjudice financier estimé à 96.954.646 FCFA entre mai 2023 et mai 2024. Ce système frauduleux a permis de facturer les messages au tarif national au lieu du tarif international, illustrant une faille majeure dans la surveillance et la protection des infrastructures de la Sonatel. Malgré les investigations menées par la Division spéciale de lutte contre la cybercriminalité (DSC) et l’arrestation de deux suspects, l’enquête se poursuit pour identifier d’éventuels complices et mettre fin à ce réseau de fraude.
La Sonatel a souvent été critiquée pour son manque de communication transparente concernant les incidents de sécurité. Le silence ou les aveux tardifs aggravent la méfiance des clients et montrent un manque de responsabilité. Les entreprises de télécommunications doivent être des modèles de transparence et de rigueur, surtout lorsqu’il s’agit de protéger les données sensibles de leurs utilisateurs.
Les failles répétées de la Sonatel révèlent un manque d’investissement ou de sérieux dans la protection de ses infrastructures numériques. Comparativement, des entreprises comme Palo Alto Networks et Fortinet ont su renforcer leur sécurité et éviter de tels incidents grâce à des mesures strictes et des technologies avancées. Par exemple, Palo Alto Networks utilise des pare-feu de nouvelle génération et des systèmes de prévention des intrusions (IPS) pour protéger leurs réseaux. La Sonatel devrait s’inspirer de ces exemples et adopter des solutions similaires pour sécuriser ses systèmes.
Chaque incident de sécurité a un impact direct sur les clients de la Sonatel. Les utilisateurs méritent mieux qu’une entreprise qui ne prend pas au sérieux la protection de leurs données. La sécurité ne devrait pas être un luxe mais une norme. Les clients doivent pouvoir faire confiance à leur fournisseur de télécommunications pour protéger leurs informations personnelles et financières.
La Sonatel, en tant qu’entreprise stratégique dans le secteur des télécommunications, a une responsabilité particulière envers le public et l’économie nationale. Les incidents de sécurité peuvent avoir des répercussions au-delà de l’entreprise, affectant potentiellement la sécurité nationale. Il est donc impératif que la Sonatel prenne des mesures concrètes pour renforcer sa cybersécurité et protéger ses infrastructures.
Les failles répétées de la Sonatel sont inacceptables pour une entreprise de cette envergure. La Sonatel doit prendre ses responsabilités et investir sérieusement dans la cybersécurité. Les clients, les partenaires et le public méritent une entreprise qui protège leurs données avec rigueur et transparence. La Sonatel doit comprendre que la sécurité ne se résume pas à des campagnes publicitaires bien léchées, mais à des actions concrètes et à un engagement continu envers la protection des données.
La Sonatel doit prendre des mesures drastiques pour renforcer sa cybersécurité. Cela inclut des audits de sécurité indépendants, des investissements dans les technologies de protection, et une communication plus ouverte avec le public. La Sonatel doit montrer l’exemple et prouver qu’elle est digne de la confiance de ses clients. Trop, c’est trop. Il faut agir.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Modou N. Mbacké.
Mis en ligne : 28/06/2025
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