Les pauvres en danger : Avortement clandestin au Sénégal - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Société | Par Eva | Publié le 29/06/2025 09:06:35

Les pauvres en danger : Avortement clandestin au Sénégal

L’interdiction quasi-totale de l’avortement clandestin au Sénégal fait chaque année des victimes silencieuses. Un article factuel récemment publié met en lumière cette réalité sombre : des femmes emprisonnées pour infanticide, des bébés retrouvés dans les décharges, et des décès évitables causés par des avortements clandestins.

Le Code pénal sénégalais n’autorise l’avortement clandestin si la vie de la mère est en danger, et même là, la procédure est si rigide qu’elle en devient inaccessible. Cette interdiction force les femmes à se tourner vers des pratiques clandestines, souvent rudimentaires et dangereuses. Dans un pays où la santé maternelle reste un défi, cette approche punitive ne fait qu’aggraver une situation déjà alarmante.

Des femmes poussées à l’extrême, abandonnant leurs nouveau-nés ou recourant à des substances toxiques pour avorter. Les hôpitaux enregistrent chaque année des centaines de complications liées à des avortements non médicalisés. La justice, elle, se montre implacable avec les mères désespérées, tandis que les véritables responsabilités « politiques et institutionnelles » sont épargnées.

La loi actuelle est une double peine pour les femmes. Les services gynécologiques des hôpitaux sénégalais débordent de cas d’urgence liés à des avortements clandestins. Hémorragies, infections, stérilité : autant de souffrances qui pourraient être évitées par une légalisation encadrée. Selon certaines estimations, près de 50 % des urgences gynécologiques seraient liées à des avortements clandestins au Sénégal.

Les femmes aisées trouvent des solutions sûres, souvent à l’étranger ou dans des cliniques privées tolérées par les autorités. Les plus pauvres, elles, risquent leur vie avec des aiguilles de tricots, des décoctions dangereuses ou de l’eau de Javel. Une société qui permet une telle inégalité ne peut prétendre être juste.

Les autorités laissent faire dans l’ombre ce qu’elles condamnent en pleine lumière. Des médecins dénoncent eux-mêmes le deux poids, deux mesures dans l’application de la loi. Cette hypocrisie institutionnalisée renforce la défiance envers l’État et la justice.

L’exemple de la France est éloquent. Avant la loi Veil de 1975, les femmes mouraient chaque jour des suites d’avortements clandestins. Aujourd’hui, l’avortement y est médicalisé, encadré, et surtout, considéré comme un droit fondamental. Même des pays à majorité musulmane comme la Tunisie ont adopté des lois plus humaines et pragmatiques, dépénalisant l’avortement depuis les années 1970.

La criminalisation de l’avortement clandestin au Sénégal, ne protège ni la morale, ni les enfants à naître. Elle tue, elle divise, et elle détruit des vies. Le moment est venu d’abandonner cette approche punitive au profit d’une législation plus humaine, centrée sur la santé, la justice sociale et les droits fondamentaux des femmes.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Salimata Hane.
Mis en ligne : 29/06/202
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Sylla
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