Le Royaume-Uni tourne le dos au Maroc : Transition énergétique fragilisée - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - International | Par Emmanuel | Publié le 03/07/2025 11:07:30

Le Royaume-Uni tourne le dos au Maroc : Transition énergétique fragilisée

Le Royaume-Uni a officiellement retiré son soutien au projet Xlinks, une initiative ambitieuse visant à acheminer de l’énergie solaire et éolienne du Maroc vers le territoire britannique par un réseau de câbles sous-marins long de près de 4 000 kilomètres. Dans un communiqué, le Département britannique de la sécurité énergétique a justifié ce désengagement par un « niveau élevé de risque inhérent, lié à la fois à la livraison et à la sécurité ». Si cette décision peut sembler rationnelle à court terme, elle révèle surtout un manque de vision stratégique et une incohérence préoccupante dans la transition énergétique au Royaume-Uni.

Dans un contexte mondial marqué par l’urgence climatique, les tensions géopolitiques autour des ressources fossiles, et la nécessité d’une transition énergétique rapide, le projet Xlinks représentait une opportunité unique.

Il promettait de fournir jusqu’à 8 % des besoins électriques du pays, soit l’équivalent de sept millions de foyers, à partir d’énergies renouvelables stables issues du Maroc, un partenaire historiquement fiable dans la coopération euro-africaine.

En se retirant, le Royaume-Uni envoie un message paradoxal. Alors que Londres a fermé sa dernière centrale à charbon et vise une production 100 % renouvelable d’ici 2030, elle choisit de se détourner d’un projet vert d’envergure. Cela soulève une question fondamentale : où est la cohérence ? Si l’ambition de verdir le mix énergétique est bien réelle, pourquoi renoncer à un projet aussi structurant que Xlinks, qui a déjà attiré des partenaires de poids comme Total Energies ou la Africa Finance Corporation ?

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Le gouvernement britannique invoque le risque pour justifier son retrait. Pourtant, toute avancée majeure dans la transition énergétique comporte son lot d’incertitudes, qu’il s’agisse du développement de l’énergie nucléaire, de l’implantation de champs d’éoliennes offshore ou de la mise en place de vastes réseaux de batteries. À ce titre, le projet Xlinks ne présente pas plus de risques que d’autres initiatives déjà soutenues. Il offre même un avantage considérable : la régularité de l’ensoleillement et des vents au Maroc, bien plus fiable que les conditions climatiques du Royaume-Uni.

Des projets similaires sont déjà en cours ailleurs : la Tunisie et l’Égypte, par exemple, développent des interconnexions vers l’Italie et la Grèce. L’Europe regarde vers l’Afrique du Nord pour sécuriser une partie de son avenir énergétique. Pourquoi le Royaume-Uni, à l’heure du Brexit et de l’indépendance revendiquée, se priverait-il de telles alliances ?

Ce retrait trahit surtout une absence de stratégie énergétique claire. L’obsession du « risque zéro » empêche le pays d’investir dans les projets du futur. Elle le renvoie vers une dépendance prolongée au gaz naturel, dont les prix sont volatils et l’approvisionnement incertain, surtout dans un contexte post-Ukraine.

Le Royaume-Uni doit faire un choix : continuer à promettre une transition énergétique ambitieuse tout en fuyant les projets visionnaires, ou faire preuve de courage politique et miser sur des partenariats novateurs, même s’ils comportent des défis. L’énergie propre du Sahara ne doit pas être perçue comme une aventure incertaine, mais comme une réponse à une urgence mondiale.

le Royaume-Uni doit revoir sa copie, assumer ses ambitions, et oser les solutions du XXIe siècle. L’avenir énergétique ne se construit pas dans la frilosité.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : François D.
Mis en ligne : 03/07/2025

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