Combien de morts faudra-t-il pour réagir ? : Pénurie de sang à Tambacounda - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Santé | Par Eva | Publié le 08/07/2025 03:07:30

Combien de morts faudra-t-il pour réagir ? : Pénurie de sang à Tambacounda

Le récent cri d’alarme de Mahamadou Ba, responsable de la banque de sang du Centre hospitalier régional de Tambacounda, jette une lumière sur une crise évitable : la pénurie de sang dans cette structure de santé. Alors que les groupes O+ et B+ sont en rupture totale, seuls quelques rares flacons d’A+ et d’AB+ restent disponibles.

Dans ce contexte d’urgence, nous dénonçons le manque de solidarité et d’engagement des communautés locales et des départements voisins.

Dans une région où les accidents de la route, les accouchements difficiles, les anémies sévères et les complications médicales sont fréquents, une banque de sang bien fournie n’est pas un luxe, mais une nécessité absolue. Pourtant, malgré ce constat évident, la majorité des départements entourant Tambacounda, notamment Bakel, Koumpentoum, Goudiry, mais aussi des localités comme Vélingara et Médina Gounass, brillent par leur inaction. Ces zones, qui n’hésitent pas à transférer leurs malades vers Tambacounda, refusent de prendre leur part de responsabilité dans l’organisation de collectes de sang.

Cette situation est d’autant plus choquante qu’elle n’est pas nouvelle. Les appels à la solidarité ont été nombreux, mais se sont heurtés à une indifférence qui frôle le mépris. Pire, même les instructions de la Direction régionale de la santé semblent être restées lettres mortes. Qu’attend-on ? Une catastrophe humanitaire ? Faut-il attendre que des mères meurent en couches ou que des enfants anémiques soient enterrés faute d’un simple don de sang ?

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À travers cette analyse, il apparaît clairement que le véritable problème ne réside pas dans l’incapacité technique de collecter du sang, mais dans l’apathie collective. Seul le département de Tambacounda fait preuve de constance et de mobilisation. Les autres, pourtant tout aussi concernés, s’abritent derrière une passivité coupable. Cette absence d’unité et de coordination entre zones géographiques du pays reflète malheureusement une réalité plus large : celle d’un tissu social fragmenté, où la solidarité intercommunautaire est en net recul.

Comparons. À Kigali, au Rwanda, la mobilisation citoyenne autour des dons de sang est organisée à l’échelle nationale, avec l’implication des autorités locales, des églises, des écoles et même du secteur privé. En Afrique du Sud, certaines provinces disposent d’équipes mobiles de collecte qui sillonnent les zones rurales selon un calendrier bien défini. Pourquoi ces modèles fonctionnent-ils ailleurs et pas chez nous ? Pourquoi l’élan communautaire est-il si difficile à susciter au Sénégal, particulièrement dans l’Est du pays ?

Il faut que cela change. Que les associations sportives, les daara, les écoles, les mouvements nawétane et les leaders religieux sortent de leur silence et agissent. Le don de sang ne doit plus être une affaire de quelques-uns, mais un devoir collectif, une action citoyenne à répéter régulièrement.

Nous appelons donc les citoyens, les élus locaux, les préfets, les imams et les responsables d’associations à se mobiliser sans attendre. Il n’est plus acceptable que l’indifférence coûte des vies. L’engagement de chacun est désormais une question de survie pour tous.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Aminata Mané.
Mis en ligne : 08/07/2025

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Thierno
kounékk beug nga bo manqué dérét niou mayla kone loutakh doungén mayé dérét nakk
Le 2025-07-08 16:44:05

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