Quand l’État se contente du minimum : Pré-hivernage à Dakar - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Environnement | Par Eva | Publié le 15/07/2025 08:07:30

Quand l’État se contente du minimum : Pré-hivernage à Dakar

Chaque année, c’est le même refrain. À l’approche de l’hivernage, les autorités déroulent leurs plans d’assainissement avec de grands discours rassurants. Cette fois encore, l’AGEROUTE, par la voix de son chef régional Samba Dia, annonce avec fierté que les travaux d’entretien du réseau routier classé de Dakar sont à un niveau “satisfaisant”. Ce mot, tellement utilisé qu’il en devient vide de sens.

Parler de “satisfaction” quand les habitants de Dakar vivent dans l’angoisse des premières pluies, c’est tout simplement indécent. Les travaux engagés curage de caniveaux, pompage des eaux pluviales, surveillance des stations sont peut-être visibles sur un tableau Excel, mais qu’en est-il concrètement sur le terrain ? Dans les quartiers comme Pikine, Keur Massar, Yeumbeul ou Cambérène, les populations savent que ce “satisfaisant” est une promesse en trompe-l’œil. Chaque année, malgré les milliards investis, Dakar se noie. Où est donc passée cette fameuse efficacité ?

Le problème ne date pas d’hier. Depuis plus de deux décennies, les mêmes lacunes refont surface : canalisations bouchées, absence de plan d’urbanisation cohérent, constructions anarchiques tolérées ou même encouragées. En 2020, les inondations ont touché des milliers de foyers malgré les “travaux préventifs”. En 2022, des véhicules ont été emportés dans certaines rues de la capitale, transformées en rivières boueuses. Et pourtant, chaque année, on continue de se contenter de la même auto-satisfaction institutionnelle. Quand allons-nous exiger des résultats concrets et non des rapports bien rédigés ?

On nous parle de branchements clandestins, de dépôts sauvages, d’occupation illégale des emprises routières. Soit. Mais qui est responsable du contrôle ? À quoi sert l’État si ce n’est à faire respecter les règles ? Mettre la faute uniquement sur les populations est trop facile. Il s’agit ici d’un échec global de gouvernance, où la passivité et le manque d’anticipation sont érigés en normes.

Des villes comme Abidjan ou Kigali ont su se doter de véritables plans d’assainissement urbain, avec une cartographie dynamique des points bas, des réseaux pluviaux modernisés, et une politique de sensibilisation accompagnée de répression efficace. Pourquoi pas nous ? Le Sénégal, qui rêve d’émergence, ne peut plus se contenter d’un traitement superficiel de l’un des problèmes les plus urgents de ses zones urbaines.

Il faut sortir du vernis administratif et d’affronter la réalité : les travaux réalisés jusqu’ici ne suffisent pas. Le mot “satisfaisant” n’a aucun sens tant qu’il n’y aura pas un impact clair et visible sur la vie quotidienne des Dakarois. Ce n’est pas d’auto-congratulations dont nous avons besoin, mais de rigueur, de transparence, et d’ambition. L’entretien du réseau routier ne doit pas être une opération ponctuelle pré-hivernale, mais une mission continue, pensée à long terme.

Trop, c’est trop. Il faut que les responsables arrêtent de se satisfaire d’un service minimum pendant que la capitale se noie.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Nicolas.
Mis en ligne : 15/07/2025

La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.


Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Copyright © 2023 www.notrecontinent.com

To Top