Alima Suppo, vendeuse bien connue du grand public, s’est récemment exprimée à la télévision, évoquant son intention de faire face à la justice en octobre prochain afin de « lever le sursis » de sa condamnation. Malgré la gravité des accusations portées contre elle, vente de produits dangereux pour la santé,, elle continue de clamer son innocence avec assurance. Si certains saluent son courage, il nous semble essentiel de prendre du recul. La santé publique ne saurait être traitée à la légère, et l’attitude de Madame Suppo interroge profondément. L’affaire Alima Suppo s’est imposée dans les médias en début d’année, secouant l’opinion par son ampleur et les risques sanitaires qu’elle soulève.
Soupçonnée, avec d’autres co-prévenus, d’avoir commercialisé des produits non homologués, potentiellement dangereux pour les consommateurs, elle a été placée sous mandat de dépôt, puis jugée le 31 janvier 2025 par le tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye. Aujourd’hui libre sous caution, elle revient dans l’espace public avec un discours qui laisse perplexe.
Le ton déterminé de l’accusée lors de sa déclaration publique semble en contradiction flagrante avec la nature des faits qui lui sont reprochés. Au lieu de faire preuve de retenue, de repentance ou au minimum de prudence, elle adopte une posture de défi. En contestant avec vigueur les accusations, « Tout ce qu’on me reproche, je ne l’ai pas fait », elle tente de réécrire les faits à sa manière, comme si l’opinion publique pouvait effacer les responsabilités juridiques.
Premièrement, l’absence apparente de remords de la part d’Alima Suppo est choquante. Lorsqu’on est accusé d’avoir mis en danger la santé de tiers, la première réponse attendue est une forme d’humilité, pas une campagne de réhabilitation médiatique. Or, dans son discours, aucun mot pour les victimes potentielles, aucun questionnement sur les conséquences sanitaires, aucune reconnaissance des risques induits par son activité.
Deuxièmement, la responsabilité personnelle et professionnelle est fondamentale dans des secteurs liés à la santé. Que ce soit dans la vente de cosmétiques, de compléments alimentaires ou d’autres produits à visée thérapeutique, des règles strictes encadrent la mise sur le marché. Ignorer ces règles, c’est bafouer des années de régulation destinées à protéger le public. Le commerce ne peut pas être une zone de non-droit.
Enfin, son cas n’est pas isolé. Dans plusieurs pays africains, on voit proliférer des vendeurs de produits “miracles” sans autorisation, exploitant la détresse ou la crédulité des consommateurs. Des situations comparables, comme celles observées au Nigéria ou au Cameroun, ont montré que ces pratiques pouvaient avoir des conséquences graves, allant jusqu’à la mort de certains utilisateurs. Faut-il attendre un drame pour prendre la mesure du problème ?
Alima Suppo ne peut pas prétendre à l’exemplarité en tentant de transformer sa posture de mise en cause en celle d’une victime. La justice doit faire son travail, mais l’opinion a aussi le droit d’exiger des comptes à ceux qui traitent avec légèreté des enjeux aussi cruciaux que la santé publique. Tant qu’aucun regret sincère n’est exprimé, tant qu’aucune leçon ne semble tirée, il est de notre devoir de rester critiques.
Le grand public doit être vigilant face à ces marchands d’illusions. Et les autorités doivent durcir les contrôles et les sanctions pour décourager toute tentative de récidive. Car dans ce domaine, le courage, ce n’est pas de défier la justice à la télévision, c’est d’assumer ses actes et d’en réparer les conséquences.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Zahra Fall.
Mis en ligne : 19/07/2025
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