« J’ai refusé d’avorter » : Et mon mari a décidé de partir - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Confidence | Par Maimouna | Publié le 30/07/2025 10:07:30

« J’ai refusé d’avorter » : Et mon mari a décidé de partir

Je suis une femme sénégalaise, mariée et mère de trois enfants. Mon mari et moi étions tombés d’accord : plus d’enfants. Nous avions trouvé notre équilibre, malgré les défis du quotidien. Mais la vie, parfois, nous joue des tours inattendus. Une grossesse non planifiée est venue bouleverser cette stabilité.

Quand j’ai annoncé la nouvelle à mon mari, j’espérais au moins un échange, un soutien, ou même un silence bienveillant. Mais sa réaction m’a transpercée. Sans détour, il m’a dit que je devais avorter.

J’ai refusé. Non pas par entêtement, mais parce que je n’avais jamais envisagé cela, et surtout parce que, dans cette famille, je suis celle qui porte beaucoup. Je suis celle qui paie les frais de scolarité, achète les vêtements, s’occupe des visites médicales et prend en charge une grande partie des dépenses du foyer. À vrai dire, je couvre environ 85 % des charges de la maison.

Après ce refus, mon mari a coupé toute communication. Pas un mot, pas un regard. Et hier soir, dans un mélange d’indifférence et de brutalité, il m’a annoncé qu’il allait partir. Non pas pour réfléchir, non pas pour faire une pause, mais pour quitter définitivement le pays et refaire sa vie ailleurs.

Ce matin, encore bouleversée par ses mots, je lui ai demandé ce qu’il voulait dire par « recommencer une nouvelle vie ». Sa réponse a été une gifle morale : il m’a dit qu’il comptait épouser une autre femme là-bas.

Je suis restée sans voix. Comment un homme, avec qui j’ai bâti une maison, élevé trois enfants, partagé tant d’épreuves, peut-il me tourner le dos ainsi ? Comment peut-il effacer des années de sacrifices comme si elles n’avaient jamais existé ?

Je me pose mille questions. Ai-je trop donné ? Ai-je eu tort d’endosser autant de responsabilités ? Est-ce ma faute si j’ai cru qu’en soutenant notre famille financièrement, j’achetais aussi un peu de sécurité et de loyauté ?

Beaucoup diront que je suis forte. Mais aujourd’hui, je me sens fatiguée. Pas physiquement, mais moralement vidée. J’ai l’impression d’avoir porté à bout de bras une famille pendant des années, et maintenant que les fondations tremblent, celui qui devait être à mes côtés choisit de fuir.

Je ne partage pas mon histoire pour chercher de la pitié, mais pour mettre des mots sur ce que vivent silencieusement de nombreuses femmes. Au Sénégal, comme ailleurs, il existe des épouses qui se battent seules dans leur foyer, qui tiennent debout pendant que d’autres se dérobent. Et quand la tempête survient, elles doivent encore être fortes… pour leurs enfants, et surtout pour elles-mêmes.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 30/07/2025

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1 commentaires
Sohna
laisse le partir c'est qu'un homme
Le 2025-07-30 16:41:52

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