Le gouvernement accumule les échecs : Insécurité alimentaire au Sénégal - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Economie | Par Eva | Publié le 31/07/2025 09:07:15

Le gouvernement accumule les échecs : Insécurité alimentaire au Sénégal

Le Sénégal fait aujourd’hui face à une insécurité alimentaire, touchant plus d’un million de personnes dans plusieurs localités du pays, notamment Podor, Matam, Kanel, Bakel, Goudiry, Tambacounda, Salémata, Saraya et Malem Hodar. Cette alerte, émise par le Secrétariat exécutif du Conseil national à la Sécurité alimentaire (SECNSA), révèle une réalité inquiétante : des populations entières confrontées à la précarité alimentaire, sans perspective claire de sortie de cette insécurité. Cette situation traduit un échec du gouvernement, qui a manqué à sa responsabilité d’anticipation, de prévention et de protection face à l’insécurité alimentaire.

Depuis plusieurs années, les signaux d’alerte se multiplient. La dépendance croissante du pays aux importations alimentaires, la fragilité du tissu agricole national, le manque d’infrastructures de stockage et de distribution, et l’absence de politiques agricoles structurées rendent le Sénégal vulnérable à la moindre perturbation. Cette fois, ce sont les crues du fleuve Sénégal, la réduction des stocks de vivres et la flambée des prix des denrées de base qui servent de déclencheurs à une crise pourtant largement prévisible.

Au-delà du constat factuel, cette situation illustre une défaillance profonde de l’appareil étatique. Comment justifier que dans un pays où plus de 60 % de la population dépend de l’agriculture pour sa subsistance, l’insécurité alimentaire soit aussi fréquente ? Pourquoi, chaque année, les mêmes régions se retrouvent-elles en situation d’urgence sans qu’aucune solution durable ne soit mise en œuvre ? Le manque de volonté politique, l’inertie administrative et l’inefficacité des mécanismes de veille alimentaire sont criants.

Dans un pays qui investit des milliards dans des projets d’infrastructures visibles, pourquoi ne parvient-on pas à sécuriser l’essentiel : l’accès à la nourriture ? L’exemple du Rwanda, bien que souvent cité, reste pertinent : en misant sur la modernisation de son agriculture, la diversification des cultures et une meilleure planification, ce pays a réussi à réduire considérablement son taux d’insécurité alimentaire. Même dans un contexte sahélien difficile, le Niger a renforcé ses systèmes de réserve alimentaire et intégré des mécanismes communautaires de prévention des crises.

L’insécurité alimentaire au Sénégal appelle une remise en question radicale. Le gouvernement doit cesser de gérer l’urgence par des mesures ponctuelles et adopter une vision stratégique, territorialisée et inclusive. Il ne s’agit plus seulement de distribuer des sacs de riz ou de mil à la dernière minute, mais de créer une politique de sécurité alimentaire résiliente : irrigation intelligente, soutien aux petits exploitants, subventions ciblées, réserves stratégiques, réformes foncières et meilleure gouvernance.

Ce drame silencieux qui touche 1,2 million de Sénégalais n’est pas une fatalité climatique ou géographique. Il est le fruit d’une absence de prévoyance et d’un manque de considération pour les réalités rurales. Il faut que le gouvernement assume ses responsabilités et cesse de traiter la faim comme un simple incident passager. L’insécurité alimentaire au Sénégal est une atteinte à la dignité humaine. L’inaction face à ce fléau est, elle, une faute politique majeure.

Nous appelons les citoyens à exiger des comptes, à s’informer, à interpeller leurs élus et à faire de la sécurité alimentaire une priorité non négociable.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 31/07/2025

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