Une étudiante face à l’expulsion : La France divisée en deux - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - People | Par Eva | Publié le 05/08/2025 08:08:30

Une étudiante face à l’expulsion : La France divisée en deux

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Marie-Thérèse Gomis, étudiante sénégalaise visée par trois obligations de quitter le territoire français (OQTF), a récemment suscité une vague d’indignation dans les milieux universitaires et militants. Soutenue par ses enseignants, relayée par une pétition et défendue par des élus locaux, elle a obtenu une autorisation provisoire de séjour.

Si l’émotion domine les débats, ce dossier met surtout en lumière une dérive préoccupante : la pression de groupes influents sur l’application stricte de la loi. L’affaire Marie-Thérèse Gomis devient ainsi un révélateur d’un déséquilibre entre le droit républicain et l’activisme émotionnel.

L’affaire Marie-Thérèse Gomis est emblématique de ces situations où une mobilisation ciblée tente d’infléchir une décision administrative légale. Étudiante en mastère à Bayonne, elle fait l’objet de plusieurs OQTF, dont la dernière date de juin 2025. Malgré cela, son entourage académique a mis en place une campagne de soutien active. L’argument avancé : son intégration, ses compétences, et une promesse d’embauche dans une société d’expertise comptable. Devant cette mobilisation, la préfecture lui a finalement accordé deux mois supplémentaires de séjour.

Dans l’affaire Marie-Thérèse Gomis, la loi semblait pourtant claire. Trois OQTF successives, fondées sur des éléments administratifs, avaient été prononcées. Pourtant, à la faveur de soutiens bien placés, elle bénéficie d’un traitement dérogatoire. Cela pose une question de fond : doit-on adapter la loi selon le niveau d’intégration ou la sympathie suscitée par un individu ?

Premièrement, le cas Marie-Thérèse Gomis crée un dangereux précédent. Si chaque personne en situation irrégulière peut espérer obtenir un sursis grâce à une campagne de communication bien menée, c’est toute l’autorité de la loi qui s’érode.

Deuxièmement, les professeurs et les élus qui s’engagent dans cette affaire sortent de leur rôle. Qu’ils expriment une opinion est légitime ; qu’ils exercent une pression sur la préfecture relève d’une tentative d’ingérence dans un processus juridique.

Troisièmement, le cas Marie-Thérèse Gomis révèle une injustice silencieuse : que dire de ceux qui, sans soutien académique, sans relais politique, subissent les mêmes procédures sans recours ? L’égalité devant la loi ne devrait pas dépendre de l’écho médiatique d’un dossier.

À l’étranger, des cas similaires ont été traités avec rigueur. En Allemagne, plusieurs étudiants en situation irrégulière n’ont pas vu leur statut infléchi malgré les campagnes locales. Cela montre qu’un État peut respecter les droits individuels sans céder à la pression affective.

Le cas Marie-Thérèse Gomis ne remet pas en cause la personne, mais l’usage instrumental de son dossier par des réseaux d’influence. Si chaque OQTF devient négociable à la lumière d’un parcours scolaire ou d’un contrat de travail futur, alors l’État perd sa capacité à faire respecter les règles. La République doit réaffirmer que le droit ne se discute pas à coups de pétitions, mais s’applique avec équité et fermeté.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Talla Diop.
Mis en ligne : 05/08/2025

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