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Teungueth FC a récemment officialisé la nomination de Malick Daf comme entraîneur principal pour une durée de trois ans. Une nouvelle qui, sur le papier, semble annoncer une volonté de stabilité et d’ambition à long terme. Mais connaissant le climat du football sénégalais, il y a de quoi être sceptique. Trop souvent, nos clubs cèdent à la pression populaire et sabotent leurs propres projets par impatience chronique. Malick Daf n’aura de résultats durables que si on lui laisse le temps de construire.
Le football sénégalais regorge de talents, mais il peine à s’installer dans une culture de continuité. À chaque nomination, on crie à la révolution, mais à la moindre contre-performance, les cris se transforment en appels au départ. Cette instabilité gangrène nos clubs, empêche l’émergence de projets solides et finit toujours par faire fuir les compétences.
Malick Daf, auréolé de succès avec les U20 du Sénégal, a démontré sa capacité à bâtir des équipes cohérentes et conquérantes. Son passage au Jaraaf s’est soldé par un titre de champion du Sénégal. Ce palmarès devrait suffire à calmer les impatients. Pourtant, dans un environnement où le court terme dicte la loi, rien n’est moins sûr.
Teungueth FC parle de “projet structuré” et de “volonté de continuité”. Mais ce genre de promesses a déjà été entendu mille fois. Combien de clubs ont licencié des entraîneurs compétents en milieu de saison sous prétexte de “résultats insuffisants” après trois matchs nuls ?
L’expérience parle pour lui, Malick Daf n’est pas un novice. Il connaît les rouages du football sénégalais et africain. Son vécu avec les Lionceaux et les clubs locaux est un gage de crédibilité. Le limoger après quelques revers serait un non-sens.
Les grands clubs bâtissent dans la durée, regardons ailleurs. En Angleterre, Arsenal a maintenu Mikel Arteta malgré un début difficile. Résultat ? Une équipe séduisante et compétitive. Le cas de Didier Gomes à Horoya AC en Guinée est également éloquent : succès sur plusieurs années grâce à la stabilité.
Les clubs sénégalais doivent changer de mentalité, on ne peut pas prétendre vouloir concurrencer les clubs maghrébins ou sud-africains tout en agissant dans la précipitation. La patience est une arme. Sans elle, aucun projet ne peut aboutir.
Le développement des jeunes requiert du temps, si Teungueth FC veut véritablement miser sur la formation, comme annoncé, il faut un encadrement constant. Malick Daf, par son expérience en catégories jeunes, est le profil idéal, à condition de ne pas lui couper l’herbe sous le pied.
Des clubs comme l’Espérance de Tunis ou le TP Mazembe doivent leur régularité aux cycles longs qu’ils laissent à leurs coachs. En Afrique de l’Ouest, peu de clubs réussissent à rivaliser, justement parce qu’ils n’investissent pas dans la continuité.
On ne récolte pas en trois mois les fruits d’un projet de trois ans. Teungueth FC doit s’armer de patience s’il veut réellement franchir un cap. Malick Daf a prouvé qu’il sait travailler, former et gagner. Encore faut-il qu’on lui en donne les moyens… et surtout, le temps. À bon entendeur.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 06/08/2025
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