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Dans un contexte tendu, l’ancien conseiller politique Moustapha Diakhaté, tout juste libéré après quinze jours de détention, a repris la parole avec virulence. Qualifiant les autorités de « gougnafiers » et « d’ignorants », il a provoqué une réaction immédiate de Waly Diouf Bodiang, directeur général du Port autonome de Dakar et membre du parti Pastef.
Ce dernier, au lieu de répondre par le silence ou par des actes concrets à la tête d’une infrastructure vitale pour l’économie du pays, s’est précipité sur X (anciennement Twitter) pour jouer au justicier politique. Ce réflexe est révélateur d’un mal profond : quand la parole politicienne prend le pas sur l’action publique.
Le Port autonome de Dakar est bien plus qu’un simple carrefour maritime. C’est un pilier stratégique de l’économie nationale, un moteur logistique pour l’Afrique de l’Ouest. Pourtant, au lieu de concentrer ses efforts sur la modernisation, la gestion des flux ou la compétitivité face aux ports voisins (notamment celui de Lomé ou d’Abidjan), son directeur général semble davantage préoccupé par des querelles politiques sans lendemain. Faut-il rappeler que depuis plusieurs années, le port fait face à de nombreux défis : congestion, retards de livraison, manque d’investissement dans les infrastructures, absence de digitalisation complète… Et pourtant, silence radio de son directeur sur ces questions essentielles.
La prise de position de Waly Diouf Bodiang face à Moustapha Diakhaté révèle une posture défensive, politicienne, et déconnectée de sa mission première. Que le politicien Diakhaté dérange ou provoque, cela ne devrait pas être le centre d’intérêt d’un haut responsable étatique. Sa réaction prouve une chose : il préfère le confort des clashs médiatiques au dur labeur de la gestion. Pire encore, en attaquant directement un ancien prisonnier politique pour ses propos, Waly Diouf Bodiang démontre une intolérance inquiétante pour la critique dans une démocratie.
En tant que DG du Port autonome, Waly Diouf Bodiang devrait avant tout rendre compte de l’état de son administration. Or, aucune sortie publique sur l’état du port depuis sa nomination, mais des tweets politiques à répétition. À chaque crise ou interpellation, sa première réaction est de répondre politiquement, jamais techniquement. Un homme d’État, même engagé, ne peut se permettre une telle posture permanente. Où sont les annonces sur les chantiers ? Où est le bilan ? Où sont les réformes structurelles ? Le mutisme sur ces sujets essentiels contraste avec sa promptitude à « clasher » les opposants. Ce genre de comportement alimente l’idée que les postes publics sont des récompenses politiques, non des missions de service à la Nation.
Dans d’autres pays africains, comme au Bénin ou au Kenya, les DG des ports communiquent régulièrement sur leurs résultats, innovations ou partenariats. Ils évitent soigneusement les polémiques politiques, conscients que leur légitimité repose sur l’efficacité, non sur la fidélité partisane. Au Sénégal, hélas, on confond souvent mission publique et prolongement militant.
Waly Diouf Bodiang donne aujourd’hui l’image d’un homme politique prisonnier de ses réflexes militants. Il oublie que la gestion du Port autonome de Dakar est un devoir exigeant qui appelle à la rigueur, à la compétence et à la discrétion. Pendant qu’il répond à Moustapha Diakhaté, le port s’enlise dans ses problèmes. L’heure est venue de lui rappeler que son rôle n’est pas de faire de la politique sur les réseaux sociaux, mais de redresser une structure stratégique pour le pays. La République mérite mieux.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 13/08/2025
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