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L’annonce récente d’une rencontre bilatérale entre Donald Trump, 47e président des États-Unis, et Vladimir Poutine, président en exercice de la Fédération de Russie, suscite de nombreuses interrogations. Prévue « dans les prochains jours », selon les autorités russes, cette entrevue pourrait se tenir aux Émirats arabes unis. Mais au-delà de l’apparente relance diplomatique, cette initiative inquiète.
Car derrière l’image d’un sommet de haut niveau se cache un risque majeur : celui de légitimer les agissements de Moscou en Ukraine et de fissurer davantage le front occidental contre l’agression russe.
Depuis février 2022, la Russie mène une guerre d’agression contre l’Ukraine, marquée par des milliers de morts, des violations massives du droit international et des annexions illégales. Malgré les sanctions économiques, les aides militaires occidentales à Kiev, et l’isolement diplomatique de Moscou, Vladimir Poutine continue d’exiger que l’Ukraine cède quatre régions supplémentaires et renonce à l’Otan. Dans ce contexte tendu, la volonté de Donald Trump de rencontrer le maître du Kremlin suscite la perplexité, voire la crainte.
Cette rencontre annoncée ne peut être perçue comme anodine. Vladimir Poutine, parfaitement conscient de son isolement sur la scène internationale, cherche à exploiter le moindre levier pour retrouver une image de dirigeant fréquentable. S’afficher aux côtés de Donald Trump figure majeure de la politique américaine lui permettrait de briser partiellement son isolement, sans faire la moindre concession sur ses exigences territoriales ou ses violations des droits humains. Ce sommet pourrait ainsi être présenté à la population russe comme un symbole de reconnaissance internationale, voire de victoire stratégique.
Légitimation implicite de l’agression, en acceptant un dialogue bilatéral sans condition, Donald Trump offre à Poutine un espace politique sans lui imposer de contreparties. Cela revient à normaliser un dirigeant sous sanctions internationales, accusé de crimes de guerre.
Affaiblissement des alliances occidentales, alors que l’Union européenne et les États-Unis, sous l’administration Biden, s’efforcent de maintenir une ligne dure face à Moscou, cette initiative individuelle divise les positions, créant une brèche que la Russie saura exploiter.
Marginalisation de l’Ukraine, le refus de Vladimir Poutine d’inclure Volodymyr Zelensky dans les pourparlers envoie un message clair : il ne reconnaît pas pleinement son interlocuteur ukrainien. Une rencontre Trump-Poutine sans Zelensky reviendrait à contourner la partie agressée dans le processus diplomatique.
L’histoire récente a montré comment les puissances autocratiques utilisent les rencontres bilatérales pour se donner une façade de respectabilité. On se souvient du sommet entre Kim Jong-un et Donald Trump en 2018 : il avait offert une vitrine internationale au dictateur nord-coréen sans déboucher sur des avancées concrètes. Le risque est ici similaire : une photo, un sourire, une poignée de main… et aucune solution durable.
En l’état actuel du conflit, une rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine sans la participation de l’Ukraine, sans exigence claire sur l’arrêt de l’agression et sans garantie de respect du droit international, constitue une erreur stratégique. Elle offre à la Russie une opportunité inespérée de briser son isolement et d’apparaître comme un acteur diplomatique légitime. Face à un conflit aussi grave, la communauté internationale doit rester ferme, cohérente et solidaire. Toute initiative contraire risque d’affaiblir la cause de la paix et de renforcer l’impunité.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 14/08/2025
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