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Le récent épisode médiatique autour du divorce des artistes Abdou Noface et Mia Guissé, marqué par une vidéo publiée sur internet, a rapidement capté l’attention du public. L’ex-concepteur du groupe Maabo y exprime son désarroi face à la rupture du lien avec sa fille Aminata, qu’il ne voit plus depuis un an. Si le droit du père à entretenir une relation avec son enfant est une cause légitime, la manière dont cette affaire est portée sur la scène publique soulève de sérieuses questions.
Les séparations sont toujours difficiles, surtout lorsque des enfants sont impliqués. Le droit de garde, la qualité des relations parentales, la gestion des émotions, autant de facteurs complexes qui demandent patience, dialogue et parfois l’intervention des autorités compétentes. Dans le cas d’Abdou Noface et Mia Guissé, la douleur d’un père éloigné de sa fille est palpable et suscite la compassion. Cependant, exposer publiquement ce conflit familial via une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, loin de rapprocher les parties, tend plutôt à envenimer la situation.
Publier une vidéo pour interpeller son ex-conjointe et sensibiliser le public place le problème sur un terrain conflictuel, souvent hostile. Ce type d’expression publique peut être perçu comme une pression, voire une forme de chantage émotionnel. Or, en matière familiale, la priorité doit être donnée à la protection de l’enfant et au respect de ses besoins émotionnels et psychologiques, ce que ne garantit pas ce recours aux réseaux sociaux. Cette médiatisation risque non seulement d’isoler davantage le père, mais aussi de fragiliser l’enfant, qui se retrouve ballotté entre des injonctions contradictoires.
Les réseaux sociaux sont un lieu d’exposition publique où la sphère privée est dénaturée. Ce qui relève d’une intimité douloureuse se transforme en spectacle, souvent commenté sans mesure ni empathie réelle.
Le recours aux plateformes numériques peut exacerber les tensions entre ex-conjoints, en lieu et place d’une recherche sincère de compromis ou d’une intervention judiciaire adaptée.
Cette exposition publique peut avoir des effets durables sur l’enfant concerné, qui pourrait être stigmatisé ou manipulé par cette mise en lumière excessive de la séparation.
Enfin, il existe des mécanismes plus appropriés, tels que la médiation familiale, l’accompagnement psychologique et l’intervention des institutions compétentes, qui sont conçus pour préserver l’équilibre des relations parent-enfant dans un cadre sécurisé et respectueux.
À l’échelle mondiale, les conflits familiaux portés sur la place publique via les médias sociaux ont souvent été dénoncés par des experts en psychologie et droit de la famille. Par exemple, dans plusieurs pays européens et aux États-Unis, les tribunaux et associations recommandent formellement d’éviter ce type d’exposition afin de protéger l’intérêt supérieur de l’enfant. Certaines juridictions vont même jusqu’à sanctionner les comportements qui instrumentalisaient les enfants dans des querelles publiques.
Il faut que les parents, artistes ou non, prennent conscience des conséquences que peuvent avoir ces publications en ligne sur leur entourage, et surtout sur leurs enfants. La parentalité, même après une séparation, exige maturité et responsabilité. Les réseaux sociaux ne doivent pas devenir une arène où se jouent des règlements de comptes, mais plutôt un espace de partage positif et respectueux.
Si le combat pour maintenir un lien parental est louable, il ne doit jamais passer par une médiatisation susceptible de nuire à l’enfant et d’envenimer les relations. Abdou Noface, Mia Guissé, et plus largement tous les parents séparés, devraient privilégier le dialogue, la médiation et les voies légales plutôt que les réseaux sociaux. L’intérêt de l’enfant doit primer sur toute autre considération, et la vie privée mérite d’être respectée et protégée, loin du regard souvent cruel et inconsidéré du public connecté.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mamadou Sy.
Mis en ligne : 14/08/2025
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