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La récente visite de terrain effectuée par la mairesse de Joal-Fadiouth, Aïssatou Sophie Gladima, fraîchement libérée et placée sous bracelet électronique, a mis en lumière l’inertie des autorités face aux urgences de sa commune. Joal est un miroir inquiétant de l’incapacité des ministères et des gouvernements successifs à transformer les promesses budgétisées en résultats effectifs.
Joal-Fadiouth, commune située dans la région de Thiès, est régulièrement frappée par les inondations saisonnières, conséquence de sa position géographique dans un estuaire et de son climat sahélien humide. Pourtant, malgré les moyens annoncés et les visites répétées des ministres notamment de l’Assainissement, de l’Énergie ou des Transports les problèmes persistent : le réseau d’assainissement reste déficient, la route Joal-Mbour demeure dangereuse, et les habitants continuent de vivre dans des conditions précaires. Comme le souligne la mairesse, « Plus de trois ou quatre ministres sont déjà venus ici, mais Joal reste une zone inondable » une phrase lourde de sens.
Au Sénégal, plusieurs zones comme Mbao, Keur Massar ou Touba sont régulièrement inondées, malgré des investissements considérables (30 milliards de francs CFA annoncés en 2023 pour Dakar). Le ministre de l’Hydraulique lui-même a récemment lancé des opérations de mobilisation communautaire pour la lutte contre les inondations, tout en reconnaissant la faiblesse des résultats. Joal apparaît ainsi comme un cas de figure particulièrement révélateur : des alertes répétées, des budgets alloués, mais des actions concrètes toujours en attente.
Budget vs résultats, les projets (assainissement, électrification, voirie, sécurité) sont souvent budgétisés mais ne voient pas leur réalisation concrète.
Ministres de passage, les annonces et les visites ministérielles sans suivi réel renforcent la défiance des citoyens envers l’État. Joal incarne cette frustration.
Droits vs efficacité, malgré la mise en détention suivie d’une liberté surveillée avec bracelet électronique, la mairesse tente de gouverner, mais cela met en lumière les limites pratiques d’une autorité affaiblie — et l’absence de soutien institutionnel effectif.
Responsabilité diluée, l’absence de reddition de comptes et la multiplication d’intervenants (ministères, collectivités locales) sans coordination effective aggravent les dysfonctionnements.
D’autres localités sénégalaises, comme Mbao ou Keur Massar, affrontent les mêmes défis avec des efforts similaires mais des résultats tout aussi frustrants. À Touba, malgré la mobilisation de l’État, les inondations persistent, soulignant les insuffisances dans la planification et la prévention. À l’échelle internationale, des infrastructures de rétention des eaux ou de drainage urbain bien planifiées (comme dans certaines villes européennes) auraient puissamment mitigé les impacts, démontrant que la compétence technique et la continuité des politiques publiques font cruellement défaut ici.
Joal-Fadiouth est loin d’être un cas isolé : elle symbolise un cycle vicieux où projets annoncés, visites ministérielles et budgets alloués ne débouchent jamais sur des transformations tangibles. Le dossier de Sophie Gladima renforce ce constat : malgré une volonté manifeste, l’absence d’efficacité structurelle et politique empêche toute avancée réelle. Jusqu’à ce qu’un véritable changement de paradigme axé sur la mise en œuvre, la responsabilité et le suivi ne s’opère, Joal risque de rester figée dans l’échec chronique des autorités sénégalaises.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mansour Ndione.
Mis en ligne : 18/08/2025
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