Le 11 août, le président américain Donald Trump a décidé de placer le maintien de l’ordre à Washington D.C. sous contrôle fédéral, accompagnant la mesure d’un déploiement de la Garde nationale. Il décrit la capitale comme « envahie par des gangs violents », quand les données officielles semblent indiquer une baisse de la criminalité violente.
Washington D.C. bénéficie d’un statut particulier, avec des compétences partagées entre la municipalité et le gouvernement fédéral. La criminalité fait souvent l’objet de fluctuations, mais les rapports récents notamment des autorités policières locales ou du FBI, suggèrent une tendance à la baisse pour les délits violents, comme les homicides ou les agressions. Pourtant, Donald Trump choisit d’employer un lexique guerrier et des mesures d’état d’urgence, s’attirant critiques et incompréhension.
Le récit met en lumière le contraste entre deux discours : d’un côté, des chiffres officiels favorables à une décrue sécuritaire ; de l’autre, un portrait alarmiste peint par le président. En déclarant que la ville est en « anarchie complète », ou qu’il faut « nettoyer » les bidonvilles et expulser les sans-abris, Trump adopte une rhétorique populiste, cherchant à capitaliser sur la peur plutôt que sur une analyse rationnelle des faits. Sa décision d’envoyer la Garde nationale, déjà mobilisée en Californie, renforce son image musclée, mais pose question : est-ce une réponse adaptée à un problème réel, ou une manœuvre politique surmédiatisée ?
Utiliser des mots comme « envahie », « anarchie », « racaille » crée un climat de panique, alors que les statistiques (évoquées dans le récit) indiquent le contraire. Cela désoriente le public et biaise le débat.
Placer la police locale sous contrôle fédéral est une rupture avec les principes démocratiques de gouvernance partagée et de respect de l’autonomie municipale. L’usage excessif de la Garde nationale dans des contextes où la situation ne le justifie pas alimente l’attaque du devoir républicain.
En désignant les sans-abris comme une menace à expulser « loin » de la ville, sans propositions de solutions humanitaires, Trump véhicule un discours déshumanisant et brutal, en totale contradiction avec les principes de solidarité.
Cette méthode rappelle d’autres contextes où les gouvernants ont instrumentalisé la peur pour justifier un usage excessif du pouvoir : par exemple, certaines politiques urbaines militarisées en Amérique latine ou l’usage de mesures d’exception en Europe contre des populations précaires, où la réalité des chiffres (criminalité en baisse, pauvreté structurante) est occultée par un discours sécuritaire dominant.
En surjouant la menace et en recourant à des mesures dignes d’un régime d’urgence, Donald Trump détourne l’attention d’une réalité apaisante : les statistiques montrent une baisse de la criminalité violente à Washington D.C. Il construit un récit spectaculaire, mais trompeur, en marginalisant des populations fragiles et en affaiblissant les structures démocratiques locales. Il faut que les médias, la société civile et les représentants politiques opposés dénoncent cette stratégie dilatoire, et réclament des données claires, des politiques sociales investissant dans la prévention, le logement et l’inclusion, plutôt que la confrontation et la stigmatisation.
Ce scénario démontre combien la rhétorique sécuritaire peut être utilisée à des fins politiciennes, aux dépens du dialogue apaisé. Il est du devoir du grand public d’exiger des actions rationnelles, transparentes et justes, pas des démonstrations de force fondées sur de fausses menaces.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Sidy Ndour.
Mis en ligne : 20/08/2025
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