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La ville de Tambacounda a une fois de plus été frappée par des pluies intenses, avec un cumul de près de 145 mm enregistrés dans la nuit du 13 août 2025. Les conséquences ont été immédiates et spectaculaires : maisons effondrées, arbres déracinés et habitants confrontés à une détresse matérielle et psychologique évidente. Ces événements répétés ne peuvent être simplement attribués à la nature capricieuse ; ils révèlent des failles profondes dans l’aménagement urbain et la planification des infrastructures locales.
La région de Tambacounda, située au cœur de l’est du Sénégal, connaît depuis plusieurs années une urbanisation rapide mais désordonnée. Les constructions improvisées sur des zones vulnérables aux inondations et l’insuffisance d’un réseau de drainage adapté rendent la population particulièrement exposée lors des saisons de pluies. Les précédents épisodes, tout aussi dévastateurs, auraient dû pousser les autorités à adopter des mesures préventives efficaces. Or, la répétition de ces dégâts met en évidence une certaine inertie dans la prise en charge des problématiques urbaines et environnementales.
Les derniers événements montre que la population subit toujours les conséquences des choix ou de l’absence de choix des décideurs locaux. Les infrastructures existantes semblent insuffisantes pour canaliser l’eau pluviale, tandis que les constructions dans des zones à risque accentuent les dommages. Ce constat n’est pas unique au Sénégal : d’autres villes africaines comme Ouagadougou au Burkina Faso ou Monrovia au Liberia ont connu des inondations similaires, révélant l’importance d’une planification urbaine intégrée et d’une gestion proactive des risques. Dans ces contextes, des efforts concertés ont permis de réduire l’impact des pluies à travers la construction de canaux de drainage, la régulation des zones à risque et la sensibilisation des populations. Tambacounda, hélas, semble encore loin de ces pratiques.
Les conséquences de ces épisodes répétitifs dépassent le cadre matériel. Elles perturbent l’économie locale, compromettent la sécurité des habitants et freinent le développement de la région. Chaque saison de pluies expose les familles à des situations évitables et, dans certains cas, à la perte de biens essentiels. La gestion des catastrophes reste principalement réactive, centrée sur le secours immédiat plutôt que sur la prévention durable.
Face à cette situation, il devient essentiel d’interroger les méthodes et priorités des responsables locaux. La répétition des dégâts démontre clairement qu’une révision sérieuse des stratégies d’urbanisation et d’aménagement du territoire s’impose. Des mesures telles que l’identification stricte des zones à risque, la consolidation des infrastructures existantes et la planification de l’expansion urbaine pourraient limiter les effets destructeurs des pluies futures.
Les fortes pluies qui ont frappé Tambacounda révèlent une gestion locale encore insuffisante face aux défis climatiques et urbains. Les habitants subissent les mêmes risques saison après saison, une situation qui interpelle sur la capacité et la volonté des autorités à prévenir plutôt qu’à réparer. Sans une action résolue et structurée, les prochaines pluies risquent de reproduire ce scénario dramatique, au détriment de la population et du développement régional.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Laye Sall.
Mis en ligne : 21/08/2025
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