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Un récent reportage relate les inondations survenues le vendredi 15 août 2025 aux Parcelles Assainies : le maire, accompagné du ministre de l’Hydraulique Cheikh Tidiane Dièye, s’est rendu sur place pour constater les dégâts. Un imam sinistré, Moustapha Amar, a informé le ministre que son quartier, situé en zone basse, manquait d’assainissement et que 70 habitations n’étaient pas raccordées aux égouts.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a alors appelé l’imam par téléphone, recevant ses doléances que le ministre a pris en note avant de poursuivre sa tournée. Cette mobilisation est symptomatique d’un manque criant de planification et d’une administration souvent en retard, réactive mais sans perspective durable.
Les régions périurbaines de Dakar, comme les Parcelles Assainies, sont reconnues depuis longtemps comme vulnérables aux inondations. La nappe phréatique, notamment celle de Thiaroye, est très proche de la surface. Compte tenu de la topographie en cuvette, un assainissement déficient et des sols imperméabilisés, l’eau stagne régulièrement. Cette situation n’est pas nouvelle dès 2009, des diagnostics avaient déjà mis en lumière ces failles techniques et la nécessité d’infrastructures robustes.
Il est donc légitime de s’interroger : où étaient les travaux pendant la période sèche ? Pourquoi les systèmes de drainage n’ont-ils pas été renforcés, malgré les discours sur des plans et projets d’assainissement ?
Depuis quinze mois, les annonces gouvernementales se succèdent : grands discours, plans à venir, promesses d’intervention… mais les réseaux d’évacuation des eaux pluviales restent inexistants ou insuffisants. L’appel téléphonique, bien que réconfortant pour l’imam, ne remplace pas une stratégie durable. Le ministre arrive après la catastrophe, mais l’action préventive reste absente.
On ne peut que constater que sous les gouvernements précédents, ce schéma se répétait : visites, promesses, discours mobilisateurs, mais peu de chantier effectif. Aujourd’hui, changeant d’acteurs, le rythme demeure identique la roue tourne, mais les vides demeurent. Cette oscillation entre communication et inertie forge une légitimité érodée.
À l’échelle nationale, l’est du Sénégal a connu, en octobre 2024, des inondations dramatiques laissant plus de 56 000 personnes déplacées. L’aide gouvernementale fut jugée tardive et insuffisante malgré une visite présidentielle, la réaction manquait de profondeur. Peu importe la région, la mécanique est la même : urgence, émotion, mais peu de changements durables à la clef.
Les habitants ne réclament ni fanfare ni discours. Ils aspirent à des égouts opérationnels, à un réseau d’assainissement véritable, à une formation technique et à des infrastructures qui évitent la crise. Installer des canaux pluviaux, des bassins de rétention, des pompages efficaces, voilà la priorité. Renforcer la planification, plutôt que de se contenter de réactions ponctuelles, est indispensable.
Ce moment d’attention et cette solidarité politique sont appréciables. Pourtant, ils ne masquent pas une incapacité persistante à convertir les projets annoncés en réalisations tangibles. Tant que l’on privilégiera la communication à la construction, la notion même de gouvernance durable restera compromise. Il est urgent que la parole soit suivie d’actes durables et non de gestes superficiels.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Vieux Diao.
Mis en ligne : 30/08/2025
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