Washington dicte sa loi : Les Palestiniens privés de l’ONU - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - International | Par Eva | Publié le 04/09/2025 01:09:00

Washington dicte sa loi : Les Palestiniens privés de l’ONU

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L’administration américaine vient de refuser des visas à la délégation palestinienne devant participer à l’Assemblée générale de l’ONU, sous prétexte de « sécurité nationale ». Officiellement, Washington accuse les Palestiniens de « contourner les négociations » en saisissant la Cour pénale internationale (CPI) et la Cour internationale de Justice (CIJ).

Pourtant, cette décision révèle une hypocrisie criante : les États-Unis protègent systématiquement Israël, qui refuse tout dialogue et multiplie les violations du droit international, tout en punissant ceux qui réclament justice. Ce refus de visas n’est pas un acte isolé, mais le symbole d’une diplomatie à géométrie variable, où les principes s’effacent devant les alliances.

Depuis des décennies, les États-Unis bloquent toute résolution de l’ONU critique envers Israël. En 2024, ils ont opposé leur veto à quatre projets de résolution exigeant un cessez-le-feu à Gaza, malgré un bilan humain catastrophique : plus de 41 000 Palestiniens tués, dont 70 % de femmes et d’enfants, selon les chiffres de l’ONU et du ministère de la Santé de Gaza. Pendant ce temps, Israël poursuit sa politique de colonisation illégale et ignore les appels au dialogue.

Les Palestiniens, privés de négociations sérieuses, se tournent vers les instances judiciaires internationales pour faire valoir leurs droits. La CPI a récemment émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza. Plutôt que de soutenir cette quête de justice, Washington préfère museler les Palestiniens.

Le prétexte de la « sécurité nationale » est un écran de fumée. En 2013, les États-Unis avaient refusé un visa à Omar el-Béchir, alors président soudanais sous mandat d’arrêt de la CPI. Aujourd’hui, Netanyahu, dans la même situation, circule librement. La différence ? Israël est un allié stratégique. Les Palestiniens, eux, sont accusés de « guerres judiciaires » dès qu’ils tentent d’utiliser les outils prévus par le droit international. Pire, les États-Unis qualifient ces démarches de « tentatives pour contourner les négociations », alors qu’Israël refuse tout dialogue significatif depuis des années.

Cette hypocrisie est d’autant plus choquante que les États-Unis se posent en défenseurs de la justice internationale… quand cela les arrange. Ils ont soutenu la CPI pour juger les crimes en Ukraine ou au Soudan, mais la qualifient de « politisée » dès qu’elle s’intéresse à Israël. Comme le suggère cette contradiction : quand la CPI vise un Africain, c’est de la justice ; quand elle vise un Israélien, c’est une « guerre judiciaire ».

En refusant des visas aux Palestiniens, les États-Unis violent l’Accord de siège de l’ONU de 1947, qui oblige le pays hôte à garantir l’accès à toutes les délégations, indépendamment des relations diplomatiques. Ce n’est pas la première fois : en 1988, Yasser Arafat s’était vu refuser un visa, poussant l’ONU à organiser une session spéciale à Genève. Aujourd’hui, la même logique s’applique, mais avec une différence majeure : Netanyahu, sous mandat d’arrêt, peut se rendre aux États-Unis sans problème, tandis que les Palestiniens, victimes de la guerre, en sont empêchés.

Les États-Unis ne sont plus un médiateur crédible. Leur soutien inconditionnel à Israël, couplé à leur mépris pour les institutions internationales, discrédite toute prétention à la neutralité. Si Washington veut vraiment la paix, qu’il cesse de protéger les criminels présumés et qu’il respecte le droit international. Sinon, le monde doit exiger que l’ONU trouve un autre hôte, ou accepter que la loi du plus fort remplace celle de la justice.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Sokhna Oumy.
Mis en ligne : 04/09/2025

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