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Le témoignage d’une femme sénégalaise de 30 ans, instruite, stable professionnellement et pieuse, révèle un malaise profond. Malgré plusieurs relations avec des hommes respectueux et attentionnés, aucun ne s’est jamais engagé sérieusement ni proposé le mariage. Ce vide affectif, amplifié par la pression sociale et les jugements, l’amène à s’interroger : est-ce elle le problème, une question de destin, ou même d’envoûtement ? Derrière ses doutes, se dessine une réalité douloureuse : dans notre société, une femme célibataire de 30 ans est aussitôt soupçonnée d’avoir un défaut caché.
Ce n’est pas elle le problème. Le véritable coupable, c’est une société qui impose des normes oppressantes sur le mariage et qui, incapable d’accepter une femme accomplie et indépendante, préfère l’accuser plutôt que de se remettre en question.
Au Sénégal, comme dans beaucoup de sociétés africaines à forte influence traditionnelle et religieuse, le mariage reste une valeur centrale. Il est non seulement une union personnelle, mais aussi une institution sociale, culturelle, religieuse. Des enquêtes montrent que l’on considère encore souvent qu’une femme n’a “réussi” sa vie qu’une fois mariée, que sa valeur sociale est liée à ce statut.
Par ailleurs, les mentalités évoluent : davantage de femmes poursuivent des études, exercent des métiers, deviennent financièrement et intellectuellement indépendantes. Elles attendent plus qu’un simple “bon prétendant” : elles veulent un engagement sincère, non symbolique. Mais la société reste en retard.
Ce témoignage montre que la pression vient de tous les fronts : famille, voisins, réseaux sociaux, communauté religieuse. Le regard extérieur, les murmures (“tu prends de l’âge”, “t’es trop exigeante”, “tu ne trouveras personne”) sont devenus un bruit de fond pénible. Les témoignages confirment que beaucoup de femmes, même dans leur vie professionnelle, souffrent psychosocialement de ces attentes.
Il décrit des prétendants “respectueux, polis, attentionnés”, mais qui restent à la surface : promesses sans acte. C’est une forme de relation “à demi-engagée” : ils profitent de la compagnie, de l’affection, mais non, ils ne veulent pas être liés. Parce qu’une femme accomplie peut sembler intimidante, parce que l’engagement implique responsabilité, concessions, transparence. Beaucoup refusent ces contraintes.
On répète “à 30 ans, tu devrais déjà…”, comme si la vie avait un calendrier rigide. Cette norme fixe est injuste : toutes les vies ne se déroulent pas selon les mêmes étapes. Plusieurs études montrent que l’âge moyen au premier mariage pour les femmes au Sénégal a augmenté, et que beaucoup choisissent de prioriser études ou carrière.
Ironiquement, plus une femme est instruite, indépendante, stable, plus elle tombe sous le regard critique. Ces caractéristiques sont censées être positives, mais dans ce cadre social où l’homme “pivot” du mariage craint de perdre pouvoir ou statut, elles sont perçues (par certains) comme des menaces. Cela crée une forme de rejet ou de résistance dans les engagements sérieux.
Une personne ne devrait pas être jugée ou traitée comme incomplète parce qu’elle n’est pas mariée à un âge donné. L’égalité de traitement, le respect sont des droits, pas des privilèges conditionnés au mariage.
Si chaque relation commence avec un ultimatum de l’engagement, cela fausse la sincérité. L’engagement doit venir quand il est prêt, pas parce que “l’horloge sociale” l’ordonne.
La pression constante provoque stress, doute de soi, sentiment d’échec. Les femmes fortes risquent de se sentir isolées ou dépréciées simplement pour avoir des aspirations élevées.
Les sociétés sont au tournant. On voit des femmes de plus en plus actives, autonomes. Soutenir ce changement, c’est ouvrir la possibilité de nouveaux modèles de vie des vies heureuses en dehors des schémas traditionnels.
Dans des pays d’Afrique du Nord, on observe aussi un recul de l’âge du mariage, et les jeunes femmes mettent en avant leur carrière, leur autonomie avant le mariage. Par exemple, au Maroc, le célibat est de plus en plus accepté, voire revendiqué. En Occident, le phénomène est plus ancien : on ne juge plus une femme de 30 ans célibataire comme “ratée”. Le mariage n’est plus la norme exclusive du bonheur ou de réalisation personnelle. Cette évolution pourrait être une source d’inspiration.
Ce que révèle ce témoignage, ce ne sont pas des défauts chez cette femme, mais les fissures d’une société qui continue de croire que le destin d’une femme devrait s’écrire d’abord dans un contrat marital. Oui, tu es forte, accomplie, indépendante : c’est cela qui devrait être normal, pas qui devrait effrayer. Encore faudrait-il que les mentalités s’adaptent, que le regard extérieur cesse d’imposer ses marques, que l’engagement ne soit pas un mot creux mais un acte.
Tu ne dois pas baisser tes attentes. Tu n’es pas le problème. Le problème, c’est un système de valeurs qui ne sait pas valoriser une femme entière sans alliance. Les femmes comme toi méritent qu’on respecte leur temps, leurs choix, leur rythme. Et la société doit reconnaître que le mariage n’est pas une date butoir, mais une étape choisie pas subie.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 17/09/2025
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