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Le 13 septembre 2025, Waly Ballago Seck, fils du célèbre chanteur Thione Seck, a de nouveau défrayé la chronique en publiant une vidéo émotionnelle sur les réseaux sociaux. Face aux accusations le liant à Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall, et à une transaction immobilière suspecte, le chanteur a choisi de s’indigner publiquement plutôt que de répondre sereinement aux questions de la justice.
« Que la justice me convoque ! », a-t-il lancé, suspendant dans la foulée ses activités musicales « jusqu’à nouvel ordre ». Si Waly Seck clame son innocence, sa stratégie de communication interroge : pourquoi transformer une procédure judiciaire normale en drame médiatique, au lieu de coopérer simplement avec les institutions ? Une analyse des faits révèle une posture ambiguë, où le spectacle l’emporte sur la transparence, et où la victimisation sert de bouclier contre les soupçons légitimes.
Waly Seck est mis en cause pour la vente d’un véhicule de luxe à Amadou Sall, lui-même visé par une enquête du Pool judiciaire financier pour des transferts de fonds douteux estimés à plus de 125 milliards de francs CFA. Selon les révélations de la Cellule nationale de traitement des informations financières, des chèques et retraits liés à des sociétés où son nom apparaît ont été identifiés, sans qu’aucune convocation formelle ne soit encore confirmée.
Pourtant, Amadou Sall, déjà convoqué à plusieurs reprises, a jusqu’ici évité de se présenter, alimentant les spéculations sur l’origine des fonds et les privilèges dont bénéficieraient les proches du pouvoir. Dans ce contexte, la réaction de Waly Seck – suspendre sa carrière et exiger une convocation – sonne comme une provocation. La justice n’a pas à justifier ses délais ; c’est à chaque citoyen de se soumettre à ses obligations civiques, surtout lorsqu’il est mis en cause dans une affaire aussi sensible. Une convocation n’est pas une condamnation
Waly Seck affirme être « blanc comme neige » et réclame une convocation officielle. Pourtant, rien ne l’empêche de se présenter spontanément au PJF, comme le font des dizaines de Sénégalais chaque jour. En attendant que la justice « vienne à lui », il donne l’impression de dicter les termes de l’enquête, une attitude qui contraste avec le traitement réservé aux citoyens ordinaires. Un simple rendez-vous avec les magistrats suffirait à clarifier les zones d’ombre : l’origine des 50 millions de francs CFA versés pour le véhicule, la nature de ses relations avec Amadou Sall, et les rumeurs de blanchiment de capitaux.
En annonçant qu’il met sa carrière entre parenthèses, Waly Seck transforme une procédure judiciaire en épisode dramatique. Cette décision, présentée comme un sacrifice, est en réalité une manœuvre pour attirer la sympathie et détourner l’attention des vraies questions. Les artistes sénégalais comme Moussa Seck ont souvent utilisé leur notoriété pour influencer l’opinion, parfois au détriment de la vérité judiciaire.
Ses vidéos et ses prises de parole ne font qu’attiser les rumeurs. Au lieu de dissoudre les soupçons, elles les amplifient, donnant l’impression qu’il a quelque chose à cacher. Un citoyen lambda n’aurait pas le luxe de s’exprimer ainsi sans risques ; Waly Seck, lui, bénéficie du statut d’artiste pour contourner les règles ordinaires.
« Je veux que la justice me convoque » : cette phrase résume une posture passive, presque défiante. La justice n’est pas un service à la demande. En refusant de répondre avant d’être « officiellement » sollicité, Waly Seck alimente la méfiance et discrédite sa propre défense.
Contrairement à Waly Seck, des personnalités comme Farba Ngom (député-maire des Agnams) ou Mamadou Racine Sy (homme d’affaires) se sont présentées devant le PJF sans spectacle médiatique. Farba Ngom, auditionné dans le cadre de la même affaire des 125 milliards, est sorti libre après avoir répondu aux questions, prouvant que la coopération est possible sans dramatisation. Même Amadou Sall, malgré ses tentatives d’évitement, n’a pas suspendu ses activités pour exiger une convocation.
Waly Ballago Seck a le droit de se défendre, mais pas de choisir le terrain. Si la justice l’intéresse vraiment, qu’il aille y répondre – sans caméras, sans suspense, et sans attendre qu’on le supplie de le faire. La crédibilité de ses propos en dépend. En attendant, son attitude ne fait que renforcer l’idée d’un système à deux vitesses, où les privilégiés pensent pouvoir négocier leur relation avec les institutions. La présomption d’innocence est un principe sacré, mais elle ne doit pas servir de bouclier pour éviter les comptes. La transparence commence par une coopération simple et sans détour. Waly Seck gagnerait à s’en souvenir.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Maty Faty.
Mis en ligne : 18/09/2025
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