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L’annonce est tombée comme un coup de massue : Tomeka Thiam, épouse d’Akon depuis près de 30 ans, a déposé une demande de divorce, quatre jours avant leur 29e anniversaire de mariage. Les médias s’empressent de relayer l’information, certains avec une pointe de condescendance, comme si une femme qui quitte un homme aussi célèbre que le chanteur sénégalo-américain devait se justifier, ou pire, se contenter des miettes. Pourtant, la question ne devrait même pas se poser : après trois décennies de vie commune, de discrétion, de soutien inconditionnel et de sacrifices, Tomeka Thiam a non seulement le droit de partir, mais aussi celui de réclamer sa juste part. Et que ceux qui crient au scandale aillent se rhabiller !
Depuis 1996, Tomeka Thiam a été l’épouse, la mère, la partenaire silencieuse d’Akon. Pendant que ce dernier enchaînait les tubes, les tournées et les apparitions médiatiques, elle gérait l’ombre, élevait leur enfant, et menait sa propre carrière d’entrepreneure et dirigeante de label. Trente ans, ce n’est pas une parenthèse, c’est une vie entière. Trente ans, ce n’est pas un caprice, c’est un engagement. Trente ans, ce n’est pas une erreur de jeunesse, c’est un choix assumé, jour après jour, malgré les rumeurs de polygamie, les enfants nés d’autres unions, et la pression constante d’être la femme d’un homme public.
Et aujourd’hui, parce qu’elle décide de tourner la page, on ose lui reprocher de demander une pension alimentaire et la garde exclusive de son enfant ? On ose suggérer qu’elle serait une opportuniste, une profiteuse ? Mais de quoi, au juste ? De la célébrité de son mari ? Elle a toujours fui les projecteurs. De son argent ? Elle a son propre label, merci bien. Non, Tomeka Thiam ne demande pas l’aumône : elle réclame simplement ce à quoi elle a droit, après avoir contribué, directement ou indirectement, à la construction d’un empire.
Dès qu’une femme ose quitter un homme puissant et réclamer sa part, les mêmes refrains reviennent : « Elle veut juste son argent », « Elle aurait dû partir plus tôt », « Elle savourait les privilèges, maintenant elle assume ». Comme si le fait d’avoir soutenu son mari pendant des décennies, d’avoir préservé son foyer malgré les infidélités supposées et les arrangements matrimoniaux pour le moins flous, devait lui valoir une médaille de la patience plutôt qu’une reconnaissance financière. Comme si, après 30 ans, elle n’avait pas elle aussi droit à une sécurité, à une stabilité.
Aux États-Unis, où le couple a probablement contracté son mariage, la loi est claire : en cas de divorce, les biens acquis pendant l’union sont partagés de manière équitable, souvent à 50-50. Et c’est justice. Parce que derrière chaque succès, il y a une équipe, une famille, un soutien indéfectible. Tomeka Thiam n’a pas été une potiche, mais une partenaire à part entière. Elle a été là dès le début, bien avant les diamants, les villas et les contrats mirifiques. Elle a enduré les absences, les rumeurs, les silences. Alors oui, elle a le droit de partir avec sa dignité et sa part du gâteau.
Regardez autour de vous : quand un homme quitte une femme après des décennies de mariage, personne ne s’offusque qu’il emporte une partie des biens communs. Quand une star masculine divorce, on compatit, on comprend, on excuse. Mais dès qu’une femme fait de même, surtout si elle est noire et que son mari est une célébrité, on sort les fourches. Prenez l’exemple de Mel B, qui a quitté Stephen Belafonte après 10 ans de mariage et des années de violences : on a applaudi son courage. Ou encore celui de MacKenzie Scott, ex-femme de Jeff Bezos, qui a obtenu 25% des actions Amazon et en a fait un outil philanthropique : on a salué sa générosité. Pourquoi Tomeka Thiam ne bénéficierait-elle pas de la même considération ? Parce qu’elle est africaine ? Parce qu’elle n’a pas étalé sa souffrance en public ? Parce qu’elle a choisi la discrétion plutôt que le scandale ?
Tomeka Thiam n’a jamais brisé la carrière de son mari. Elle n’a jamais vendu son histoire à la presse people. Elle n’a jamais traîné Akon dans la boue. Elle a gardé le silence, protégé son enfant, et aujourd’hui, elle part sans tapage, avec une simple mention de « différences irréconciliables ». C’est ça, la classe. C’est ça, la sagesse. Et c’est aussi ça qui dérange : une femme qui ne hurle pas, qui ne pleure pas, qui ne se victimise pas, mais qui agit, calmement, méthodiquement, pour sécuriser son avenir et celui de son enfant. Certains trouveront ça froid. Moi, je trouve ça admirable.
Alors non, Tomeka Thiam n’est pas une voleuse. Elle n’est pas une opportuniste. Elle est une femme qui, après avoir donné trois décennies de sa vie à un homme et à une famille, décide de reprendre le contrôle de son destin. Et si elle demande une pension alimentaire, c’est parce que la loi le permet, et parce que c’est normal. Après tout, qui peut honnêtement croire qu’elle n’a pas, ne serait-ce qu’indirectement, contribué à la fortune d’Akon ? Qui peut nier qu’elle mérite une reconnaissance financière pour les sacrifices consentis ? 50%, ce n’est pas un cadeau, c’est un dû. C’est le prix de 30 ans de loyauté, de patience, de travail.
À tous ceux qui osent juger Tomeka Thiam, je leur lance un défi : mettez-vous à sa place. Imaginez supporter, pendant 30 ans, les écarts, les absences, les regards en coin, les commérages. Imaginez devoir justifier votre présence, votre légitimité, votre droit à exister en dehors du nom de votre mari. Imaginez, enfin, avoir le courage de tout quitter, sans haine, sans vengeance, mais avec la ferme intention de construire quelque chose pour vous-même. Tomeka Thiam n’a pas à se justifier. Elle a déjà assez donné. Maintenant, elle prend ce qui lui revient. Et c’est tant mieux.
Alors oui, qu’elle prenne ses 50%. Qu’elle prenne même plus, si elle le peut. Parce qu’après 30 ans, elle l’a bien mérité. Et parce que, dans un monde où les femmes sont encore trop souvent réduites au rôle d’éternelles sacrifiées, son attitude est un exemple : on peut aimer, soutenir, et puis un jour, décider que c’est assez. Sans culpabilité. Sans regret. Juste avec la certitude d’avoir fait ce qui était juste.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Eve Sagna.
Mis en ligne : 19/09/2025
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