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Il arrive que nous pensions agir pour protéger ce que nous aimons, alors que nos décisions précipitent la rupture que nous redoutons le plus. C’est exactement ce qui m’est arrivé. J’ai mis mon mari dehors, convaincue d’avoir été trahie, et je réalise aujourd’hui, avec un mélange de honte et de regret, que j’ai agi à tort.
Je me souviens de notre rencontre il y a près de six ans. Il travaillait au port, un emploi obtenu grâce à un oncle influent. Moi-même, j’ai eu la chance d’y être placée par ce même oncle lorsqu’il a appris que j’étais enceinte de notre premier enfant. Notre histoire semblait alors tracée par la providence : nous nous sommes fiancés, mariés, et avons eu notre deuxième enfant dans une relative harmonie.
Mais la vie ne suit jamais le scénario que l’on imagine. Tout a basculé lorsque mon mari a perdu son emploi. La mort de son oncle, cet appui essentiel, a fait s’effondrer notre stabilité. Depuis, il n’a jamais retrouvé un emploi fixe. Ses journées se remplissent d’oisiveté et d’alcool, qu’il justifie par le poids du chômage. Pendant ce temps, je porte seule les charges financières du foyer. L’équilibre que nous connaissions autrefois a disparu, et avec lui, la patience que j’avais envers lui.
Le déclic de mon erreur est survenu après un simple retrait de mon salaire. Plus de 300 000 francs CFA, soigneusement rangés dans l’armoire de notre chambre. Le lendemain matin, l’argent avait disparu. La panique et la peur m’ont submergée. Mon esprit a immédiatement désigné mon mari comme coupable. Il a nié avec véhémence, mais ma défiance l’a conduit à quitter notre maison sur ma demande. La sensation du pouvoir sur un autre être, même temporaire, m’a donné un sentiment illusoire de contrôle.
Ce n’est que quelques jours plus tard, en inspectant de nouveau l’armoire, que j’ai trouvé l’argent coincé derrière un tiroir. Mon mari n’avait rien volé. Tout ce drame, tout ce ressentiment, toute cette rupture, étaient le fruit de mon empressement, de ma suspicion et de mon orgueil.
Cette expérience m’enseigne plusieurs leçons amères mais nécessaires. La première est que la confiance est fragile et précieuse : la mettre en doute sans preuve tangible peut détruire des années de complicité. La deuxième est que les difficultés économiques et personnelles d’un conjoint ne doivent jamais devenir des justifications pour le mépris ou la violence morale. Enfin, il est essentiel de se rappeler que la communication, l’écoute et l’humilité sont les fondations d’un couple durable.
Aujourd’hui, mon mari refuse de revenir. Je l’appelle, je m’excuse, mais je comprends que les mots seuls ne suffisent pas. Cette situation m’a exposée à la réalité cruelle de nos erreurs : certaines sont visibles immédiatement, d’autres laissent des cicatrices invisibles.
En racontant mon histoire, je veux lancer un avertissement à ceux qui, comme moi, ont tendance à réagir avec colère et suspicion : prenez une pause, respirez, réfléchissez avant d’agir. L’amour ne se protège pas par la coercition ou le soupçon, mais par la patience, le dialogue et la confiance mutuelle.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 18/10/2025
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