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Lundi dernier, Dakar a accueilli le 49ᵉ Congrès international du Collège ouest-africain des médecins (WACP) sur le thème « Capital humain et protection sociale, contribution du WACP ». Lors de cet événement, le ministre de la Santé, Ibrahima Sy, a annoncé un programme de recrutement destiné à renforcer le secteur de la santé. Cependant, cette initiative semble être une solution superficielle face à des problèmes structurels profondément enracinés dans le système de santé sénégalais.
Le système de santé au Sénégal est confronté à des défis considérables : manque d’infrastructures adéquates, pénurie de personnel qualifié et inégalités d’accès aux soins. Dans ce contexte, le gouvernement a décidé de lancer un programme de recrutement, présenté comme une réponse à ces enjeux. Pourtant, il est normal de se demander si cette démarche répond réellement aux besoins fondamentaux ou si elle ne fait que masquer des lacunes plus profondes.
Le ministre Ibrahima Sy a souligné que le Sénégal aspire à renforcer la résilience de son système de santé, tout en promouvant l’équité dans l’accès aux soins. Toutefois, il est difficile de croire que le simple ajout de personnel suffira à résoudre des problèmes systémiques. En effet, recruter des médecins et des infirmiers sans s’attaquer aux racines des dysfonctionnements ne serait comparable qu’à mettre un pansement sur une plaie béante. Le recrutement est essentiel, mais il doit s’accompagner d’une réflexion plus approfondie sur l’organisation et le financement du système de santé.
Premièrement, l’annonce d’un vaste programme de recrutement semble ignorer les véritables causes de la crise sanitaire. Les infrastructures sont souvent délabrées et les moyens de prévention insuffisants. En ajoutant des professionnels de santé sans améliorer les conditions de travail et les équipements, le gouvernement risque de créer une illusion de progrès, semblable à un mirage dans le désert, qui ne fait qu’accentuer la frustration des praticiens déjà surchargés.
Deuxièmement, la mise en œuvre du référentiel Vision 2050, bien qu’ambitieuse, ne pourra pas se concrétiser si les fondations du système de santé ne sont pas renforcées. La déclaration du ministre sur la volonté d’un système moderne et résilient semble, à bien des égards, déconnectée de la réalité sur le terrain. Comme une promesse en l’air, elle peut séduire mais ne se traduira pas en actions tangibles si les priorités ne changent pas.
Ce programme de recrutement, bien qu’il puisse sembler positif à première vue, est en réalité une réponse inadaptée aux défis structurels. La santé publique ne se limite pas à la quantité de personnel, mais implique également une gestion efficace, une formation continue et un investissement dans les infrastructures. En d’autres termes, il s’agit de bâtir une maison sur des fondations solides plutôt que de simplement ajouter des étages à un édifice en ruine.
Des études montrent que les pays ayant investi dans la formation et le bien-être de leur personnel de santé, ainsi que dans des infrastructures solides, ont connu de meilleurs résultats en matière de santé publique. Un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé souligne que l’amélioration des conditions de travail des professionnels de santé entraîne une augmentation de la qualité des soins. Ainsi, le Sénégal devrait s’inspirer de ces exemples pour véritablement transformer son système de santé.
Le programme de recrutement annoncé par le ministre de la Santé, bien qu’il puisse sembler être une avancée, n’est qu’une solution superficielle aux problèmes profonds qui gangrènent le système de santé sénégalais. Pour véritablement améliorer la situation, il est impératif d’adopter une approche holistique qui traite les causes à la racine.
Je vous invite, chers lecteurs, à vous engager dans cette discussion cruciale. Il est temps de demander des comptes aux décideurs et d’exiger des actions concrètes qui vont au-delà des promesses. Ensemble, faisons entendre notre voix pour un système de santé véritablement résilient et équitable.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Khalil G.
Mis en ligne : 08/11/2025
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