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154 personnes ont récemment été interpellées à Kolda dans le cadre de la lutte contre le trafic illicite de bois. Malgré l’ampleur apparente de ces chiffres, il faut admettre que ces arrestations ne constituent qu’une infime partie d’un commerce qui continue de prospérer, laissant entrevoir une bataille difficile à gagner.
Dans le département de Vélingara, les agents des Eaux et forêts tentent de protéger les ressources forestières face à une exploitation clandestine qui ne cesse de croître. Les patrouilles, souvent menées avec l’appui des forces de sécurité, visent à rétablir un certain ordre dans un secteur où la déforestation et le trafic de bois se sont intensifiés. Cependant, malgré les efforts déployés, le tableau qui se dessine est celui d’une bataille perdue d’avance.
L’article met en lumière les saisies impressionnantes de matériel et les arrestations effectuées, mais il omet de mentionner l’ampleur réelle du problème. Les 154 personnes interpellées, bien qu’elles soient un chiffre notable, ne font qu’effleurer la surface d’un trafic qui implique des réseaux bien organisés et souvent internationaux. Comme une goutte de pluie dans un océan, ces arrestations sont peu de choses face à l’énormité du défi que représente la lutte contre ce fléau.
Premièrement, il est normal de considérer le manque de ressources et de personnel des agents des Eaux et forêts. La déclaration du capitaine Gote Dieng, qui demande un soutien logistique et un renforcement des effectifs, souligne une réalité amère : sans moyens adéquats, les efforts pour endiguer le trafic resteront vains. De plus, la majorité des exploitants interpellés étant d’origine étrangère, notamment de Gambie, montre que le problème ne se limite pas aux frontières sénégalaises.
Deuxièmement, les conditions de travail des agents sont précaires. Ils font face à des risques d’attaques de la part de trafiquants souvent lourdement armés, ce qui rend leur mission encore plus périlleuse. L’absence de collaboration des populations locales et des collectivités accentue cette difficulté, rendant la lutte contre le trafic de bois encore plus ardue.
En adoptant un angle critique, il apparaît que les mesures prises jusqu’à présent ne sont pas à la hauteur de l’ampleur du problème. Les chiffres avancés par les autorités semblent plus destinés à rassurer qu’à apporter une solution concrète. L’inspecteur régional des Eaux et forêts, le lieutenant-colonel Moussa Diémé, appelle à un renforcement des moyens de lutte, mais il est évident que sans une approche intégrée et une volonté politique forte, ces appels resteront lettre morte.
Des études récentes montrent que le Sénégal, bien que signataire de la Convention CITES, peine à mettre en œuvre une politique efficace de protection de ses ressources forestières. Les trafiquants exploitent les failles du système, et les efforts de répression, bien que louables, semblent souvent être un feu de paille. L’absence de législation commune avec les pays voisins, qui partagent les mêmes défis, aggrave la situation.
Les interpellations de 154 personnes à Kolda, bien que médiatisées, ne sont qu’un reflet d’une lutte contre un trafic de bois qui s’avère être un véritable serpent de mer. La réalité est que sans un engagement véritable et des ressources adéquates, cette bataille est vouée à l’échec.
Il faut que les citoyens prennent conscience de cette problématique et exigent des actions concrètes de la part des autorités. La protection de nos forêts ne doit pas être une simple promesse, mais un engagement réel et durable. Engageons-nous ensemble pour un avenir où nos ressources naturelles ne seront pas sacrifiées sur l’autel du profit.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ibrahima N.
Mis en ligne : 12/11/2025
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