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Depuis trop longtemps, les foyers sénégalais sont le théâtre silencieux d’un conflit générationnel que l’on refuse de nommer : celui entre belles-mères et belles-filles. L’histoire de Aïssatou, jeune femme mariée depuis trois ans, en est une illustration poignante. Derrière ce récit intime se cache un problème collectif : la difficulté persistante pour certaines mères à accepter la femme que leur fils a choisie. Et cette résistance, souvent empreinte de jalousie ou de possessivité, détruit lentement des couples, des foyers et parfois même des vies.
Aïssatou raconte avoir tout tenté pour se faire accepter. Cadeaux, respect, silence face aux humiliations : rien n’a apaisé la haine de Mame Diarra, sa belle-mère. Les injures se sont multipliées, les attaques sont devenues personnelles. Pire encore, lorsqu’elle a perdu son premier enfant, la belle-mère aurait célébré la fausse couche comme une victoire. Ce n’est plus seulement un conflit familial ; c’est une forme de violence psychologique, une torture émotionnelle que beaucoup de femmes vivent sans oser en parler.
Le cas d’Aïssatou n’est pas isolé. Combien de jeunes épouses vivent sous la domination morale d’une belle-mère qui se croit propriétaire de son fils ? Combien d’hommes, prisonniers de la peur ou de la culpabilité, refusent d’imposer des limites ? En soutenant aveuglément leur mère, certains maris contribuent, parfois sans le vouloir, à briser l’équilibre du couple. Pourtant, se marier, c’est fonder un nouveau foyer ; c’est tracer une frontière saine entre le passé et le présent, entre la famille d’origine et celle qu’on construit.
Aujourd’hui, Aïssatou est de nouveau enceinte. Mais la peur a remplacé la joie : sa belle-mère lui aurait lancé une malédiction, lui prédisant la mort pendant l’accouchement. Une parole terrible, impardonnable. Le mari, révolté, a mis sa mère dehors. Mais la blessure morale reste. Comment vivre paisiblement une grossesse sous le poids d’une telle menace ? Comment accoucher dans la sérénité quand on a été condamnée verbalement par celle qui devrait être une seconde mère ?
Cette histoire nous interpelle. Dans une société où la belle-mère est souvent considérée comme une figure intouchable, il est urgent de briser le silence. La violence familiale ne se limite pas aux coups ; elle prend aussi la forme d’humiliations, de menaces et de rejets. Ces attitudes sapent les fondations mêmes du mariage et alimentent un climat de peur.
Il est temps que les mentalités évoluent. Les mères doivent comprendre que leurs fils ne leur échappent pas en se mariant ; ils grandissent simplement. Et les belles-filles, de leur côté, méritent respect et protection. Quant aux hommes, ils ont un rôle décisif : celui d’arbitre juste et courageux, capable de défendre la paix de leur foyer même face à la mère qui les a élevés.
L’histoire d’Aïssatou n’est pas seulement celle d’une femme blessée ; c’est le reflet d’un déséquilibre social que nous devons corriger. L’amour maternel ne doit jamais devenir une arme contre une autre femme. Si nous voulons bâtir des foyers stables, il nous faut commencer par y cultiver le respect, la bienveillance et la justice. Parce qu’un mariage n’est pas un champ de bataille : c’est un espace où deux êtres apprennent à aimer, malgré les tempêtes.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 16/11/2025
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