Car Rapide et Ndiaga Ndiaye : La dernière bouée de sauvetage des Dakarois - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Société | Par Eva | Publié le 18/11/2025 07:11:15

Car Rapide et Ndiaga Ndiaye : La dernière bouée de sauvetage des Dakarois

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L’appel de Seydi Gassama à retirer les vieux « Car Rapide » et « Ndiaga Ndiaye » de la circulation soulève une question importante : jusqu’où peut-on aller dans la lutte contre la pollution sans considérer les conséquences sur les usagers ? Cette initiative pourrait aggraver la crise des transports à Dakar, laissant des milliers de passagers sans alternatives viables.

La récente annonce de l’État concernant l’autorisation de l’importation de véhicules âgés de 8 à 10 ans est un tournant dans la politique de transport au Sénégal. Si cette réforme vise à moderniser le parc automobile, elle soulève également des inquiétudes quant à la gestion des véhicules déjà en circulation. Les « Car Rapide » et « Ndiaga Ndiaye », bien que vétustes, jouent un rôle essentiel dans le quotidien de nombreux Dakarois. En effet, ces moyens de transport, malgré leur état, sont souvent la seule option pour des milliers de passagers qui dépendent de leur service pour se déplacer.

Seydi Gassama, en tant que directeur d’Amnesty International Sénégal, appelle à une prise de conscience des enjeux environnementaux. Cependant, son appel à retirer ces véhicules ne prend pas en compte la réalité des usagers. En effet, ces transports collectifs, bien qu’anciens, sont souvent les seuls à offrir une solution de mobilité dans une ville où les alternatives sont rares. En d’autres termes, mettre à la rue ces véhicules serait comparable à couper l’eau à un village en pleine sécheresse.

Il est normal de considérer l’impact que pourrait avoir une telle décision sur la population. En effet, une grande partie des Dakarois n’a pas les moyens de se tourner vers des alternatives plus coûteuses comme les taxis ou les véhicules privés. Le retrait des « Car Rapide » et « Ndiaga Ndiaye » pourrait ainsi créer un vide dans le système de transport, semblable à une pièce manquante dans un puzzle déjà complexe. Les usagers se retrouveraient alors dans une situation précaire, contraints d’attendre des heures pour un transport qui ne viendrait peut-être jamais.

De plus, il est important de rappeler que la pollution ne provient pas uniquement de ces véhicules. La question du renouvellement du parc automobile national doit être abordée de manière globale, en intégrant des solutions durables et accessibles pour tous. La mise en place de transports en commun modernes et respectueux de l’environnement doit être une priorité, mais elle ne peut se faire au détriment des usagers actuels.

En prenant en compte les réalités socio-économiques des Dakarois, il est évident que le retrait des « Car Rapide » et « Ndiaga Ndiaye » pourrait créer une crise de transport sans précédent. Les conséquences sur la vie quotidienne des citoyens seraient désastreuses, car ces véhicules représentent un maillon essentiel de la chaîne de mobilité. Les autorités doivent donc réfléchir à des solutions qui ne se limitent pas à la suppression de ces moyens de transport, mais qui incluent également des alternatives viables et accessibles.

Il est essentiel de se pencher sur les expériences d’autres grandes villes africaines confrontées à des défis similaires. À Nairobi, par exemple, la suppression brutale des matatus (transports collectifs) a entraîné une crise de transport, avec des milliers de passagers laissés sans solution. De même, à Abidjan, la mise à l’écart des vieux véhicules a généré des tensions sociales et une insatisfaction croissante parmi les usagers. Ces exemples montrent que des réformes doivent être accompagnées de mesures concrètes pour garantir l’accessibilité et la continuité du service public.

Bien que la lutte contre la pollution soit une nécessité, elle ne doit pas se faire au détriment des usagers des transports. Retirer les « Car Rapide » et « Ndiaga Ndiaye » sans offrir d’alternatives adéquates serait une erreur fatale pour la mobilité à Dakar. Il faut que les autorités prennent en compte les réalités des citoyens avant de prendre des décisions qui pourraient aggraver la crise des transports.

Je vous invite, chers lecteurs, à vous engager dans ce débat crucial. Exprimez vos opinions, partagez vos expériences et exigez des solutions qui prennent en compte les besoins des usagers. Ensemble, nous pouvons revendiquer un système de transport qui soit à la fois respectueux de l’environnement et accessible à tous.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Sokhna F.
Mis en ligne : 18/11/2025

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